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Un prêtre parisien condamné à 5 ans de prison pour viol sur un homme handicapé
Un prêtre parisien de 53 ans a été condamné vendredi 9 octobre à cinq ans de prison par la cour d’assises du Loiret, en France, pour viol sur un homme handicapé (sourd et déficient intellectuel), a-t-on appris ce samedi 10 octobre auprès de la procureure d’Orléans.
« Il a été condamné à cinq ans de prison avec obligation de suivi judiciaire pour viol et agression sexuelle sur personne vulnérable (handicapé, ndlr), au terme d’un procès qui se tenait à huis clos », a indiqué à l’AFP la procureure Emmanuelle Bochenek-Puren, précisant que le prêtre parisien ne reconnaissait pas les faits qui se sont déroulés sur près de 20 ans.
« La question du consentement était au cœur du procès, et la cour a considéré que les faits n’étaient pas consentis en raison de l’incapacité intellectuelle de la victime », a-t-elle précisé.
Selon l’ordonnance de mise en accusation consultée par l’AFP, le prêtre Fabrice V., avait rencontré Sébastien K. en 1983 lors de séances de dialyse à l’hôpital Necker à Paris. Les deux hommes avaient alors respectivement 16 et 12 ans et ils étaient restés en contact.
Une plainte avait été déposée par le frère de la victime en décembre 2014 suite aux confidences de son frère, en langue des signes.
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Les faits dénoncés, des pénétrations anales et buccales, se sont produits à plusieurs reprises entre 1994 et 2013 au domicile de la victime dans le Loiret ainsi qu’à Paris, notamment pendant la période de Noël.
Fabrice V. avait été ordonné prêtre du diocèse de Paris en 1998 avant d’être interdit d’exercer son sacerdoce en janvier 2015. Il avait également été aumônier dans l’enseignement catholique pendant treize ans. Il exerçait dernièrement comme auto-entrepreneur pour une société immobilière et continuait à percevoir un traitement mensuel en tant que prêtre.
Lors d’une audition, la victime avait indiqué avoir « peur » du prêtre. Selon un rapport d’expertise réalisé en février 2015, la victime est « particulièrement vulnérable en raison d’une déficience mentale, qui ne [lui] permettait pas d’accéder à des pensées abstraites et d’anticiper sur une situation, notamment les visites » du prêtre.
Le rapport expliquait en outre que Sébastien K. présente un niveau intellectuel « inférieur à celui d’un enfant de six ou sept ans ».
Placé en garde à vue en mars 2015, Fabrice V. avait déclaré avoir « échangé des caresses » avec Sébastien K., lesquelles étaient « contraires à la morale de l’Eglise ». Il contestait toutefois l’existence d’un acte de pénétration et affirmait avoir agi avec le consentement de Sébastien K, selon lui à l’origine des premiers faits en 1994. Il avait également évoqué la « misère sexuelle » dans laquelle lui et Sébastien K. se trouvaient. La victime avait quant à elle nié être à l’initiative des faits et avait déclaré qu’elle n’était pas consentante.