Algérie : ouvrez les frontières !

Les Algériens des deux rives vivent de véritables drames depuis la fermeture des frontières. Terrible situation quand on sait que la circulation entre nos pays voisins et l’Europe est quasi normale alors que l’Algérie est isolée du monde.

Double peine pour le peuple algérien qui non seulement est privé de voyager mais également victime des privations totalitaires de liberté.

Une situation qui a engendré des drames familiaux, brisé des destins, qui a renforcé l’isolement des uns, aggravé la solitude des autres et terni un peu plus l’image et la crédibilité de notre pays.

Combien d’Algériens n’ont pas pu assister à l’enterrement de leur parents ? Combien sont-ils ces immigrés qui ont dû se résigner à enterrer les leurs loin de leur terre ?

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Combien sont morts dans un anonymat total et incinérés dans la solitude de l’exil, privés des usages de la tradition, faute de moyens, faute de prise en charge par les ambassades, faute d’engagement des autorités nationales ?

Des milliers de victimes du « je-m’en-foutisme d’Etat » !

Résultat : des enfants séparés de leurs familles, de leurs parents depuis plusieurs mois, des milliers de parents privés de cet irremplaçable amour filial.

Combien d’Algériens bénéficiant de carte de séjour vivent entre leur pays d’accueil et leur pays de naissance ? Ils sont des centaines de milliers. Parmi eux, beaucoup ont investi énormément d’argent en Algérie, ils possèdent des commerces, des usines, des affaires, des biens et pourtant leur statut de double résidence ne leur est pas reconnue par l’Algérie.

Au final, ils n’ont pas le droit au rapatriement au détriment des capitaux investis, des faillites engendrées et des emplois sacrifiés.

Ce sont des centaines de cas, de regards hagards et perdus que vous croisez autour des consulats et qui n’arrivent pas à comprendre comment un pays pour lequel ils ont tout sacrifié les traite avec aussi peu de reconnaissance, autant de mépris et au détriment de toutes les règles de bonne gouvernance, d’efficience économique, civique et sociale.

La fermeture des frontières aura coûté très cher à ceux qui ont l’Algérie au cœur, à ceux dont le cœur a cessé de battre loin des leurs.

À l’inverse, elle n’a affecté en rien ceux qui la considèrent si peu, les éternels pistonnés qui n’ont jamais cessé de voyager, qui n’ont connu ni le confinement des hôtels, ni l’éloignement de leurs familles, ni le sacrifice des privilèges.

Bien au contraire, des centaines d’Algériens inscrits régulièrement sur les listes de rapatriement ont vu leurs places d’avions spoliées par ces nantis du système, les éternels assassins d’espoir, les éternels profiteurs de guerre.

Le peuple, cette victime permanente de ces stupides dirigeants qui ont réussi l’exploit de transformer un merveilleux pays en un enfer, en la Dictature la plus indigne de la planète.

L’Algérie ne vous appartient pas, ouvrez les frontières !

Sofiane Benyounes