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Les juges : héros ou marionnettes ?

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Les juges : héros ou marionnettes ?

Le juge a la redoutable responsabilité de se prononcer en toute indépendance et sans recevoir quelque instruction ou ordre émanant d’une quelconque autorité, civile ou militaire. C’est une fonction singulière et noble.

Le courage, la probité, l’impartialité et l’indépendance sont des conditions élémentaires et une exigence constante de tout magistrat dans l’exercice de ses fonctions.

Beaucoup de juges sont devenus de véritables héros aux yeux de leur peuple, leur exemplarité doit être vue comme le combat de tous ceux qui, à travers le monde, sont attachés aux valeurs de la justice et de l’Etat de droit.

Des juges et des héros

Le juge Giovanni Falcone est un véritable héros en Italie, son épouse Francesca Morvillo, Paolo Borcellino et d’autres magistrats italiens ont affronté courageusement la Mafia, au milieu des années 1980. Ces magistrats étaient les maîtres d’œuvre du Maxiprocesso, ce maxi-procès qui a duré 2 ans (1986 à 1987). Nous rappelons qu’à l’issue de ce procès-marathon, 475 membres de la mafia étaient condamnés pour leurs crimes.

Lire : Le journaliste Khaled Drareni condamné en appel à 2 ans de prison ferme

Giovanni Falcone et les autres magistrats ont réussi à mettre à genou Cosa Nostra. Ils savaient que cette organisation criminelle aspirait à se venger et malheureusement, ils payèrent leur courage de leurs vies.

Les juges Falcone, Morvillo et Borcellino disaient souvent que celui qui se tait et baisse la tête meurt tous les jours, alors que celui qui n’a pas peur, parle et marche la tête haute, ne meurt qu’une fois. Aujourd’hui, des dizaines de rues, de lycées et différents établissements portent leurs noms dans toute l’Italie.

Le juge chilien Juan Guzman, dont la pugnacité subjugue autant qu’elle dérange, a mené un travail de fourmi qui lui a permis d’inculper et d’accuser le général Pinochet le 29 janvier 2001. Il a mené sa mission en faisant face à toutes sortes de menaces et de pressions.

Lire aussi : Sid Ahmed Belhadi, le procureur qui a relaxé des hirakistes, muté aux frontières libyennes !

Monika Frackowiak la juge polonaise, d’autres magistrats en Hongrie, en Roumanie et dans d’autres pays résistent face aux dérives autoritaires de leurs gouvernements. Une résistance qui force l’admiration.

Les juges de la honte

En Algérie, quelques rares magistrats ont fait preuve de courage et d’honnêteté dans les jugements rendus à l’encontre des détenus d’opinion, à l’image de Sid Ahmed Belhadi, procureur-adjoint de Sidi M’Hamed, qui a plaidé la relaxe de 16 hirakistes, le 9 févier 2020.

Sanctionné par Zeghmati à cause de cette plaidoirie, Sid Ahmed Belhadi mérite un soutien de la société à la hauteur de son engagement.

Que dire de ces magistrats du « téléphone » devenus des instruments de démonstration répressive ? Des magistrats qui ont accepté de transformer les tribunaux en une arène où l’on criminalise les opinions les plus pacifiques, dès lors qu’elles ne s’alignent pas sur la vulgate propagandiste du pouvoir.

Ces magistrats de la Hogra qui acceptent, sur un coup de téléphone, d’envoyer des innocents en prison, condamnent sans se soucier des souffrances engendrées sur les détenus dont le seul tort est d’avoir osé s’exprimer.

Ils condamnent sans se soucier des sanglots brûlants des enfants des détenus qui voient les repères de leur univers familial voler en éclats. Ils condamnent sans se soucier des cœurs brisés des parents et de ces silences douloureux qui hantent leurs nuits.

Que dire à ces magistrats de la honte ? Lorsque l’Histoire s’écrira, vos noms seront souillés d’un déshonneur ineffaçable.

Abbes Hamadene

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