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Lutte des travailleurs en Algérie : la confiance et la solidarité ouvrières sont déterminantes
La confiance et la solidarité ouvrières, à mesure qu’elles s’accroîtront, vont déterminer une nette avancée dans l’organisation de toutes les luttes des travailleurs en Algérie. Analyse.
Si la crise capitaliste actuelle a sévèrement puni les intérêts de la bourgeoisie algérienne, cette dernière reste encore hégémonique dans la société. La vague de licenciements qui frappe, aujourd’hui, la classe ouvrière en est le témoin indéniable. Même si son économie est en pleine récession, son pouvoir de frappe reste presque intact. La perte de profits la rend plus que jamais agressive.
Ceci dit, cela ne signifie pas que la bourgeoisie est intouchable. La classe ouvrière, actuellement en pleine ébullition combative, prouve au quotidien qu’elle est capable de porter des coups sérieux à cette hégémonie. Qu’elle est capable de la faire reculer jusqu’au point de faire douter la bourgeoisie.
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Les deux éléments, qui ont émergé au cours de cette période de lutte et qui ne cessent de se renforcer, ce sont : la confiance et la solidarité. A mesure que la bataille s’amplifie, les travailleurs découvrent la véritable fraternité militante. Un sentiment que le capitalisme a tout le temps broyé dans la détresse de l’exploitation, de l’oppression, de la répression… Cette fraternité, qui jette les bases de la conscience de classe des prolétaires en Algérie, fonde en même temps de nouveaux jalons de confiance et de solidarité comme en témoigne l’immense sympathie des travailleurs envers tous ceux d’entre eux qui se battent courageusement, aujourd’hui, pour leurs droits socio-économiques, contre les licenciements et pour la reconnaissance de leurs syndicats.
Afin de venir à bout de cette confiance et solidarité, le patronat abuse de très vieux moyens. Son arme préférée est sa propagande idéologique pour le « clanisme syndical ». Il s’appuie pour cela sur des mercenaires à sa solde pour aiguiser des « différences insignifiantes» entre les travailleurs et les porter au degré de contradictions pouvant occasionner des fractures. Ainsi, ces mercenaires nous ont-ils rabâché constamment cette histoire de « UGTA, béquille du système » afin d’endiguer l’élan de confiance et de solidarité émanant des autres travailleurs et de leurs syndicats respectifs en Algérie.
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Dès le début, leurs seigneurs, les patrons, leur ont assigné la mission de noyer l’opinion ouvrière et publique dans le doute, afin d’isoler ainsi les grèves comme celles des travailleurs de Numilog, BSA, EPB auparavant et autres… Fort heureusement, grâce à des représentants hautement conscients des enjeux, la manœuvre a été déjouée. Les patrons et leurs mercenaires s’accordent, à présent, dans une piètre musique, à recommander la réintégration des travailleurs licenciés en se hissant, le comble de l’ironie, au rôle de défenseurs de ces mêmes travailleurs qu’ils avaient hier balancés dans l’enfer du licenciement.
La manière la plus sûre de dépasser le « clanisme syndical » est de rehausser le niveau d’organisation des luttes actuelles. Il est alors certain que la conjonction de toutes ces luttes autour d’actions communes et simultanées aura plus d’impact sur les rapports de forces entre les travailleurs et les patrons. Peut-être, le moment est-il opportun pour la fondation d’un front uni anti-licenciement au niveau national ?
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Il est clair, à présent, que la confiance et la solidarité, à mesure qu’elles s’accroîtront, vont déterminer une nette avancée dans l’organisation de toutes les luttes. Cette organisation est aussi liée à la détermination des travailleurs. Celle-ci provient de cette profonde conviction qu’ils ont dans la légitimité de leurs revendications. Ils en éprouvent un certain soulagement, car dans la forme ils ont déjà réussi à résister. Ils ont soulevé l’admiration de toutes les masses ouvrières et populaires d’Algérie.
Les campagnes idéologiques bourgeoises habituelles, orchestrées principalement sur les réseaux sociaux, autour de prétextes “poubelles” n’ont pas réussi à monter la population contre les travailleurs. Mais, dans le fond, elles n’ont eu que l’effet inverse, écœurer l’opinion publique par un cynisme digne des fachos.
Pour terminer, la solidarité est un combustible pour la combativité et l’unité des travailleurs. Fort heureusement, elle s’exprime, aujourd’hui, avec de plus en plus d’audace qui sied bien à la tradition authentique du mouvement ouvrier international. Travailleurs, tenez bon !
Mourad Bouaïche
Le titre est de la rédaction de DzVID.