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Un journaliste raconte deux ans d’infiltration dans la police française

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« Tabassages » et manque de moyens : un journaliste raconte deux ans d’infiltration dans la police française

Violences, insultes racistes et homophobes mais aussi manque de moyens, suicide et mal-être des troupes : dans un livre publié jeudi, un journaliste raconte deux années mouvementées d’infiltration dans la police française.

Ce livre écrit par un journaliste, paraissant en plein débat en France sur les violences policières né lors des manifestations sociales de « gilets jaunes » (2018-2019) et ravivé par les manifestations aux Etats-Unis après la mort de George Floyd, pourrait susciter de la colère au sein de la police française.

Spécialiste des infiltrations, Valentin Gendrot a voulu explorer une institution « clivante » avec cette méthode controversée. « Cela fait bouger les lignes », justifie l’auteur de 32 ans de « Flic ».

Lire : France : deux agents de police condamnés pour violences sur un migrant et détournement de fonds

En septembre 2017, il intègre une école de police dans l’ouest de la France, en sort « adjoint de sécurité » –le plus bas grade hiérarchique– occupe un premier poste avant d’être nommé au commissariat d’un quartier populaire du nord-est de Paris. Il y officie entre mars et août 2019.

A l’AFP, il raconte son premier jour : la mise en service chaotique de son arme, un policier qui « frappe un gardé à vue » trop bruyant, une femme éconduite alors qu’elle vient dénoncer des « menaces de mort » de son mari.

Lire aussi : France : la justice saisie après de nouvelles accusations de racisme dans la police

Passage le plus explosif de « Flic » : Valentin Gendrot assure avoir assisté à une « bavure » commise par un collègue et que lui-même a couverte avec d’autres policiers.

Ce jour-là, sa patrouille est appelée par un voisin se plaignant de jeunes écoutant de la musique au pied d’un immeuble.

Selon son récit, le contrôle dégénère quand un des policiers « tapote » la joue d’un adolescent qui, en réponse, provoque verbalement le fonctionnaire. L’échange s’envenime et suivent « une claque, puis deux, puis trois, peut-être quatre ou cinq », avant que le policier ne « se déchaîne », à « coups de poings » et d’insultes, sur l’adolescent, finalement embarqué au commissariat pour vérification d’identité, raconte le journaliste.

Les deux portent plainte : le policier pour outrage et menaces, l’adolescent pour violences.

Un PV « mensonger » est alors rédigé pour « charger le gamin et absoudre » le policier, affirme M. Gendrot qui incriminera lui aussi l’adolescent lors d’une enquête interne.

« La police est un clan » et « celui qui dénonce, un traître », explique Valentin Gendrot qui dit avoir voulu contribuer à « dénoncer mille autres bavures de ce type ».

Mais son récit évoque aussi les voitures et locaux hors d’âge, le suicide d’un collègue et l’hostilité de la population (un gardé à vue les invite ouvertement à se suicider), le salaire de 1 340 euros mensuels nets à Paris…

Il souligne que son travail n’est « pas anti-flic » mais aborde les « grands tabous de la police ».

« C’est aussi dans leur intérêt qu’on parle des violences policières », « toujours le fait d’une minorité », dit-il ainsi.

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