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Voila pourquoi le hirak des travailleurs ne peut être celui de l’oligarchie qui revient en force

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Voila pourquoi le hirak des travailleurs ne peut être celui de l'oligarchie qui revient en force

196 travailleurs de Numilog, une filiale de Cevital, viennent d’être destinataires de décisions de licenciement suite à une série de grèves cycliques de 03 jours observées hebdomadairement.

A- Sur le fond, cette grève, soutenue par l’union de wilaya UGTA (*) de Béjaïa, avait pour seules revendications des points de droit qui auraient dû être réglés par l’inspection du travail et la justice si l’administration du travail avait fait correctement son travail.

Lire : Numilog : la justice de classe à la rescousse du patronat

Ces revendications se résument à la reconnaissance par l’entreprise, du droit syndical, la mise en place d’un comité de participation selon la procédure légale, c’est à dire en association avec le partenaire syndical, et enfin la réintégration de syndicalistes arbitrairement licenciés.

B- Sur la forme, ces décisions de licenciement ont été prises en violation flagrante de la législation du travail.

Lire : Le PAD de Béjaïa soutient les syndicalistes licenciés de Numilog

1. Numilog se donne le droit de se substituer à la justice en motivant les licenciements par l’attendu suivant : « vu le report de l’affaire en justice ». L’entreprise était dans l’obligation d’attendre la décision finale de la justice d’autant plus que les travailleurs concernés étaient sous le coup d’une suspension à titre conservatoire en attendant la décision de justice.

2. La loi oblige l’employeur à motiver tout licenciement par la détermination de la faute professionnelle commise par le travailleur et sa qualification en référence à la loi et au règlement intérieur de l’entreprise.

Lire : PST : construisons la solidarité avec les travailleurs en lutte !

Hors, la décision de licenciement ne définit nullement la faute qu’aurait éventuellement commis le travailleur sanctionné. Elle se limite à énumérer, en général, des dispositions du règlement intérieur sans mettre en évidence leur éventuel lien avec un acte qu’aurait pu commettre le travailleur.

En motivant le licenciement par une disposition général du règlement intérieur (« tout acte ou comportement qui causerait des dommages à l’intérêt de l’entreprise, à ses associés, à leur réputation et à leur image »), Numilog justifie cette sanction par des actes auxquels le travailleur est complètement étranger.

En effet, il est très aisé d’imaginer des milliers d’actes et comportements susceptibles de nuire à Numilog et à ses associés mais n’ayant aucun lien avec les travailleurs ici sanctionnés.

Par ailleurs, le deuxième motif invoqué par la décision « participer à un arrêt de travail collectif et CONSULTÉ en violant les dispositions législatives en vigueur en pareille matière » est un motif illégal et abusif.

La loi ne permet pas de sanctionner un travailleur ayant participé à un arrêt de travail collectif et « CONSULTÉ » mais elle sanctionne un « arrêt de travail collectif et CONCERTÉ » observé « en violation des dispositions légales ».

En conclusion, les autorités du pays, l’inspection du travail et la justice se doivent de mettre fin à cette situation de non-droit en faisant annuler toutes les décisions de licenciement injustes et illégales et en faisant respecter le droit syndical, le droit de grève et le droit de participation.

Que ceux qui soutiennent Rebrab dans cette affaire ou se taisent devant ce non-droit arrêtent de nous parler de leur Hirak. Leur Hirak n’est pas notre Hirak.

(*) Il ne faut pas oublier que l’Union de wilaya UGTA de Béjaïa s’était démarquée de la direction de l’UGTA par rapport au mouvement populaire du 22 février 2019 et son secrétaire général était l’un des principaux animateurs du mouvement de réappropriation de l’UGTA par les travailleurs en mars- avril-mai-juin 2019.

Nouredine Bouderba

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