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Sofiane Benyounes : pourquoi je ne me rendrai plus à la place de la République, à moins que…
Nous publions ci-dessous une contribution de Sofiane Benyounes, militant politique et membre fondateur du groupe Facebook Algérie Debout, dans laquelle il exprime ses divergences avec certains animateurs du Hirak dans la Diaspora et la façon dont sont organisés les rassemblements à la Place de la République. Contribution
Je suis dans la Révolution et je le resterai. Je suis dans le Hirak et je le resterai. Bien que je me sois retrouvé malgré moi exilé dans un pays étranger car recherché et banni d’Algérie pour mes activités politiques, je me permets de donner cet avis qui sera pris à sa juste valeur par les valeureux et rejeté par les éternels sceptiques, les populistes professionnels, les propriétaires auto-désignés de la morale en politique, les pasdarans de la Place de la République et les relais honteux du pouvoir et de sa police politique.
L’immigration a toujours joué un rôle primordial dans les événements vécus en Algérie.
Un rôle d’information, de sensibilisation, de solidarité et comme ce fut le cas durant la guerre de libération, une base arrière avant-gardiste, idéologique et logistique de l’action militaire pour la libération du Pays.
En clair, l’immigration a toujours été le digne reflet des luttes et des résistances nationales avant et après l’indépendance. Avant, pour la libération du pays. Après, contre la Dictature et ses actions liberticides, contre l’intégrisme et sa matrice terroriste.
Mais ce qui se passe à la Place de la République depuis quelques mois n’est pour ma part et pour beaucoup d’Algeriens qui ont déserté les rassemblements du dimanche, ni le reflet de la Révolution démocratique ni la manifestation de l’intelligence maintes fois démontrée et renouvelée par la Diaspora algérienne.
Quand vous arrivez à République, vous pouvez compter parfois jusqu’à 7 Agoras avec à chaque fois un micro et une sonorisation assourdissante où la concurrence au son le plus fort, le discours le plus applaudi et la musique la plus entendue font rage. Des Sonos aussi assourdissantes les unes que les autre qui font qu’au final, vous n’entendez rien, si ce n’est qu’un brouhaha qui donne une piètre image de l’Algérie, du combat des Algériens et de notre lutte pour la Liberté.
Une guerre dans la guerre qui ne reflète ni la réalité de la Révolution démocratique ni la dignité et l’abnégation dont a toujours fait preuve l’immigration. Une véritable cacophonie à ciel ouvert des collectifs présents Place de la République tous collés les uns aux autres, tous unis les uns contre les autres qui se disputent à coups d’insultes, de messes basses, d’invectives et d’incivisme sonore. Une guerre des égocentrismes des collectifs et des ambitions personnelles et démesurées de quelques clowns.
Le courant dit « islamiste » y a imposé le rythme du populisme qui désormais est adopté par la quasi-majorité des collectifs qui ont soit épousé les thèses conservatrices soit renié ces fameux idéaux démocratiques qui ont fait la force de frappe d’antan de l’immigration. La communauté algérienne qui était et qui restera malgré tout à l’avant-garde du combat pour une Algérie libre et démocratique.
C’est ainsi que le « c’est-pas-le-moment » a contaminé tous les collectifs pour y substituer des débats creux et redondants faisant le nid de l’intégrisme et allant jusqu’à travestir la pensée libre pour lui substituer l’image et la légende.
Aussi, Matoub Lounès, Tahar Djaout et Aït Ahmed sont devenus malgré eux les égéries des populistes et leurs idéaux travestis par des mouvements financés par le Qatar et la Turquie qui grâce à leurs relais médiatiques, leurs soutiens honteux et leurs voix officiels à Londres, Genève et à Paris ambitionnent de transformer le pays de Abane Ramdane et de Ben M’hidi en Califat, en remplacement de la République bananière qui règne depuis 1962 et contre laquelle les Algériens se battent depuis le 22 février.
En clair, ils projettent secrètement de transformer une Dictature militaire par un fascisme vert soutenus en cela par de faux naïfs et des fake-romantiques cachés derrière un humanisme sponsorisé.
Ils accusent les militants sincères de vouloir diviser et nous traitent d’agents de Toufik dès que nous évoquons dans la transparence nos projets politiques.
Comble du mensonge et de l’ironie, ils disent vouloir unir un pays de 2 300 000 kilomètres carrés alors qu’ils ont échoué à s’unir sur une place de 230 mètres carrés.
Si ces collectifs sont sincères et luttent véritablement pour une Algérie démocratique, plurielle, mixte où l’alternance au pouvoir et la justice seront garanties, alors pourquoi ne pas créer une « agora unique » avec un représentant par collectif ?
Pourquoi ne laissent-ils pas la diversité politique s’exprimer en liberté et dans le respect sur une agora unique qui rassemblerait les présents dans la diversité d’opinion et qui donnerait de la cohérence aux rassemblements du dimanche comme nous l’ambitionnons dans notre Algérie de demain ?
N’est-ce pas pour le projet d’un vivre-ensemble en liberté pour lequel nous sommes sortis le 22 février ?
Le khawa-khawa est une réalité indéniable et visible dans les marches du vendredi en Algérie. Le khawa-khawa n’existe que dans les discours Place de la République mais certainement pas dans les faits où les agressions, les hurlements, l’opacité et les manipulations règnent en maître dès que des voix discordantes se manifestent.
Et pourtant, la qualité des discours est parfois de très haute voltige, la sincérité souvent presente mais tout de suite masquée et gâchée par l’incivisme et l’anarchie qui règnent chez les collectifs. Le Populisme aussi !
Et dans la majorité des collectifs, y compris chez mes amis de longue date où un populisme, certes moins flagrant mais qui se manifeste aussi comme quand il s’est agi de défendre la chanteuse de Raï qui a connu un véritable déficit de solidarité de peur d’engranger la colère des médecins et ne pas brusquer certains conservatismes cultivés dans la société.
Au final, 18 mois de prison et le regret tardif de certains d’entre-eux de n’avoir pas soutenu une Femme car perçue comme « de mauvais genre »… Les tares existent aussi chez les progressistes. Tout comme la censure que va connaître cet écrit…
Bref, ils étaient pourtant nombreux les Algériens de Paris et de sa banlieue à se déplacer dans les premiers mois du Hirak et cela n’est ni la fatigue, ni le désintérêt, ni le désengagement politique qui les ont éloigné des rassemblements du dimanche mais plutôt les clowneries de certains influenceurs, l’absence de transparence, les manipulations grossières de derrière les fagots, le populisme béat et la cacophonie des collectifs en place.
Rien n’est perdu !
Si réellement ces collectifs veulent être à l’image du combat qui se mène en Algérie, il ne tient qu’à eux pour rendre ces rassemblements attractifs en privilégiant la solidarité et le débat libre plutôt que la cacophonie, la foire aux merguez et la course aux decibels.
L’Algérie mérite mieux et l’immigration a toujours fait mieux.
Sofiane Benyounes,
Militant Politique.
L’Algérie de demain on la voudrait république laïque démocratique
Ni cette dictature militaire actuelle ni la dictature islam integriste
On a pas oublie 63 on a pas oublie la décennie noire on a pas oublie le printemps noir oui pour une Algérie meilleure sinon le lhirak n apportera pas ce qui est bon retour à l année 9192
Le pouvoir s’est toujours servi de la mouvance islamiste (le projet d’état islamique affilié à l’internationale intégriste, création et alliée naturelle de l’impérialisme et contre les droits des peuples) pour combattre ses ennemis les « anti état islamiques ». Il fortifie les islamistes et une fois portés au firmament, le pouvoir appellera les « anti état islamiques » pour l’aider à les combattre. Et rebelote. L’arme de la bipolarité négative est la méthode efface pour se maintenir toujours et rebondir. Dans tout cela, il faut savoir qui sont les Algériens et ce qu’ils veulent. Ceci est un autre débat.
J’ajouterai ceci : L’immigration algérienne en France, trop libre aux yeux du pouvoir algérien, a toujours été une grande menace pour lui. Aujourd’hui, il cherche à la récupérer en la dénaturant. Bien sur avec l’aide de ses alliés islamistes de tout bord qui n’ont jamais oublié la décennie noire et leur « victoire » volée par les généraux. Avant les généraux étaient « laïques » et aujourd’hui, ils sont devenus de tendance « islamiste ». Dans la société algérienne, l’école « islamiste » a fait son œuvre et a donné ses fruits.
Nous y revoilà : « le pouvoir utilise l’islamisme » et mieux encore: « leur victoire leur a été volée ! » sous entendu l’islamisme n’existe pratiquement pas et il n’est pas dangereux ! Toujours en vogue le Qui tue qui, toujours la minimisation que je qualifie au mieux d’inconscience au pire de complicité de la dangerosité intrinsèque de l’islamise politique ! Quand on mène un combat politique pour une véritable démocratie savoir reconnaître ses vrais ennemis -de la démocratie j’entends -c’est la base même de l’efficacité de cette lutte. Donnez nous donc un pays régit parla théocratie ou la démocratie est respectée… Lire plus »
Les Pasdarans de la Place de la Republique? La photo de l’article est eloq »uente, non? Les « demoslamocrates sont khawa-khawa depuis le premier jour et là ils ne le sont plus. C4est la fatalité politique. Chacun voit midi à sa porte.
En attendant, l’Algérie a un président…
Un président pour 5 ans qui travaille et qui travaille
Votre hirak residuel est un ane mort auquel vous tentez de redonner vie. L’algerie se reconstruit sans vous. loin de vous..