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1er Mai : les femmes en lutte contre le patriarcat et la pandémie

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1er Mai : les femmes en lutte contre le patriarcat et la pandémie

La date historique du 1er Mai, qui symbolise la journée mondiale de la lutte des travailleur.se.s,  porte avec elle non seulement le combat de la classe ouvrière, mais aussi celui de tou.t.es les exploitéEs et les oppriméEs du système capitaliste, dont le combat des femmes pour leur émancipation.

Les femmes de par le monde ont toujours élevé la voix pour exiger l’égalité des sexes en cette journée du 1er Mai, une date symbole de lutte pour l’émancipation de tous les démuniEs.

Bref retour historique sur la lutte des femmes ouvrières

Les premières luttes des travailleuses sont apparues avec la révolution industrielle où il y a eu un recrutement massif dans les usines en Occident. Les premières revendications portaient sur l’obtention de salaires équivalents à ceux de leurs camarades hommes. Luttant dans une optique égalitaire « travail égal, salaire égal », les femmes n’ont pas hésité à créer des syndicats et à faire grève pour obtenir gain de cause tant sur le plan social, démocratique et de genre. Ceci témoigne du lien intrinsèque entre l’émancipation de la classe ouvrière et l’émancipation de la femme.

Lire : Béjaïa : des femmes employées se révoltent contre le harcèlement

Ce rappel historique nous interpelle sur la nécessite de continuer nos luttes sur le même ton et pour le même horizon, afin d’en finir avec toutes les formes d’exploitation et d’oppressions qu’entretient le système capitaliste.

Une gestion réactionnaire et autoritaire de la pandémie

La pandémie mondiale actuelle qui n’est au fond que la conséquence des orientations politiques libérales imposées par tous les gouvernements au service du patronat à travers le monde, agit comme un vecteur d’approfondissement de la crise du capitalisme. Comme on a pu l’observer depuis le début de cette crise sanitaire, ce sont les millions de travailleuses et de travailleurs qui sacrifient quotidiennement leurs vies afin de satisfaire les besoins vitaux de toute la société, malgré un manque flagrant de moyens de protection et de prévention.

Lire : 8 mars : les femmes s’organisent à Constantine et marchent à Béjaïa

L’épidémie du coronavirus est aussi cette grande révélatrice sur les emplois nécessaires à la reproduction sociale dont le travail domestique, nettoyage, l’éducation, la santé, etc., et qui sont aussi les plus précaires et féminisés, qui donnent lieu à une exploitation plus forte : cas de femmes de ménage qui reçoivent des quotas minimes ou inexistants en matière de protection,  des femmes obligées de prendre des congés fautes de crèches ouvertes et de prise en charge de leurs enfants, ou qui reçoivent 50% voire moins de leurs salaires, etc.

Par ailleurs, une bonne partie de leurs camarades sont confrontéEs soit à rejoindre leur travail chaque matin pour effectuer des taches non indispensables pour l’humanité en ces temps de crise et de risque sur la vie humaine sans aucune garantie sanitaire, soit à subir plus de précarité et d’oppression en étant confinéEs dans des conditions les plus lamentables véritables cages à lapins, et sans prise en charge effective. Cette politique qui consacre le triomphe de la cupidité au détriment des vies humaines est devenue le crédo de toutes les bourgeoisies au niveau mondial. 

Lire : Béjaïa : non aux violences contre les femmes !

A l’atmosphère anxiogène de la pandémie s’ajoute le processus de dégradation de la condition des femmes, notamment à l’intérieur des foyers. Souvent doublement opprimées à la fois par le système capitalise et le système patriarcal, les femmes sont les principales victimes des choix réactionnaires et autoritaires adoptés par la majorité des États capitalistes, qui consistent à confiner l’ensemble des personnes dans leurs foyers, et de montrer les crocs de leurs appareils répressifs, au lieu d’opter pour un dépistage massif, d’offrir les moyens de préventions ad hoc et les commodités nécessaires durant le temps du confinement.

Algérie : une gestion calamiteuse de la crise et une facture sociale salée

En Algérie, dans une logique de primauté du profit sur nos vies, des entreprises du privés comme du public ont dérogé aux recommandations des autorités en matière de protection (absence de bavettes et de gel, distanciation sociale, non-respect du retrait de 50 % des effectifs, etc). Une bonne partie des travailleurES est mise au chômage technique, en congé annuel forcé, non versements des salaires de plusieurs mois dans plusieurs entreprises, des licenciements abusifs des contractuel-le-s comme le cas de la société nationale de GCB (société nationale de Génie Civil et Bâtiment). Cette vague de mesures anti-ouvrières se conjugue avec une spéculation des prix, surtout en cette période du ramadan, qui précarisent davantage des pans entiers des masses démunies.

A lire également : Algérie : halte aux violences contre les femmes !

A cause de la gestion calamiteuse de la crise sanitaire, le nombre de violences conjugales et des féminicides n’ont pas cessé d’augmenter depuis le début du confinement et de toutes ses répercussions sur la dégradation du niveau de vie des algériennes et des algériens. Plusieurs sont celles pour qui le foyer n’est pas un lieu sûr, mais une véritable prison. La précarisation de nombreux foyers a engendré des répercussions fâcheuses sur les relations conjugales. Nombreux féminicides, comme celui survenu à la Ville de Relizane où une mère a été poignardée par son fils, ou comme celui du policier qui a assassiné sa conjointe à Alger, sans compter les cas de violences conjugales et familiales maintenues dans le silence et un désengagement complice des autorités.

Maintenons notre cap d’émancipation en maintenant nos luttes

Pour faire face à ces violences, à cette crise sanitaire et aux injustices imposées par le système capitaliste, nous devons en tant que femmes, inscrire notre combat sur un terrain de lutte des classes aux cotés des travailleurs et de tou.te.s  les démuniEs. Imposons l’auto-organisation de l’ensemble des oppriméEs dans les lieux de travail, dans les quartiers populaires et sur les réseaux sociaux en comités virtuels pour discuter du combat à mener contre l’autoritarisme du pouvoir et délibérer démocratiquement sur les alternatives qui servent la majorité ainsi que les minorités.e.s.

Il est nécessaire de se renforcer au niveau organisationnel, politique et idéologique pour préparer les batailles qui se dessinent après confinement en construisant un rapport de force à la hauteur des enjeux à venir.  Une telle perspective ne peut pas se concrétiser sans la construction d’un parti de classe des travailleuses et travailleurs porteur de leurs intérêts historiques en se débarrassant des oripeaux de l’ancienne société basée sur l’oppression et l’exploitation pour en bâtir une nouvelle juste, égalitaire, démocratique et sociale.

W. D. H. L.

Source : le site du PST

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