Culture
Sports : les documentaires à voir durant le confinement
Plus de trois milliards d’humains sont désormais confinés durant la pandémie de coronavirus. S’occuper l’esprit durant cette crise majeure est parfois difficile. Pour les amoureux de sport, nous vous proposons cette sélection de dix documentaires à (re)voir.
Ce documentaire célèbre l’un des plus grands footballeurs du XXe siècle. L’Argentin Diego Maradona avait même gravi les marches au Festival de Cannes avec son réalisateur, Emir Kusturica, pour présenter son histoire devenue légende. Des quartiers pauvres de Buenos Aires jusqu’à Naples, en passant par Cuba, le cinéaste mué en fan absolu suit l’ascension fulgurante et la triste déchéance de l’auteur du « but du siècle » devenu obèse. Diego en famille referme le film sur un hymne à sa gloire. Fascinant. Tout comme Diego Maradona d’Asif Kapadia (2019) alimenté d’archives personnelles, centré sur les années napolitaines, où « El 10 » fut accueilli en star planétaire pour repartir en catimini après sa suspension pour cocaïne.
Diego Maradona (2008)
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Senna (2010)
D’Ayrton Senna, le prodige brésilien, on connaît ses trois titres de champion du monde de Formule 1, sa rivalité avec Alain Prost et sa mort le 1er mai 1994 en plein Grand Prix d’Imola. Dans son documentaire basé sur des images d’archives, certaines inédites, le réalisateur Asif Kapadia aborde d’autres aspects des dix ans de carrière du pilote, et notamment sa volonté permanente d’améliorer les conditions de sécurité en course : la passe d’armes mémorable avec Jean-Marie Balestre le patron de la Fédération internationale automobile de l’époque est un des moments forts du documentaire.
WHEN WE WERE KINGS (1996)
– Dis papa, c’est vrai que Zlatan c’est une légende ?
– Meuh non, fiston… Tiens, assied-toi, tu vas voir ce qu’est une vraie légende du sport. On va regarder un documentaire sur Mohamed Ali…
Bon moment pour se replonger dans ce documentaire oscarisé en 1997 et bâti autour du fameux « combat du siècle » contre Foreman en 1974 à Kinshasa. Ali l’immense champion de boxe bien sûr mais aussi Ali et son charisme envoûtant en dehors du ring. Tout en croisant en chemin James Brown, B.B. King, les Fugees, Norman Mailer, Spike Lee ou encore Mobutu Sese Seko, le maître de ce pays qu’on appelait alors Zaïre.
Les yeux dans les Bleus (1998)
Peu de documentaires sportifs ont marqué le grand public français comme l’a fait celui-ci, consacré à la victoire de l’équipe de France de football à la Coupe du monde 1998. Quelques semaines après ce sacre à domicile, les supporters revivent cette épopée de l’intérieur, la Fédération ayant accepté la présence du réalisateur Stéphane Meunier durant la compétition et durant sa préparation. Résultat : 157 minutes de coulisses, de scènes savoureuses et émouvantes, de répliques cultes (le fameux « muscle ton jeu » adressé à Robert Pirès par le sélectionneur Aimé Jacquet). Même si les dissensions entre les champions du monde 98 ont, ces dernières années, quelque peu cassé cette image d’une grande bande de potes en route vers la gloire, Les yeux dans les Bleus reste une référence pour les amateurs de sports tricolores.
Made in America (2016)
Près de 8 heures de film, des kilomètres d’archives, un nombre impressionnant d’intervenants et un Oscar en 2016 : O.J. : Made in America est un documentaire hors-norme, à l’image de son sujet. Vedette du football américain, acteur à succès puis paria, Orenthal James Simpson rentre définitivement dans l’histoire américaine aux débuts des années 1990. Accusé d’un double meurtre (son ex-femme fait partie des victimes), il devient le protagoniste de l’un des procès les plus retentissants de l’histoire des Etats-Unis. En racontant l’ascension et la chute de « The Juice », Ezra Edelman dissèque également les profondes tensions raciales qui minent l’Amérique. « Je ne suis pas noir, je suis O.J. ! » se plait à affirmer Simpson avant de crier au racisme pour s’en tirer quand tout l’accable, devenant le héros douteux d’une communauté afro-américaine en colère.
Rising From Ashes (2012)
Ce documentaire extrêmement émouvant raconte les destins croisés de l’équipe rwandaise de cyclisme et de son entraineur Jonathan Boyer (premier coureur américain a avoir disputé le Tour de France, au début des années 1980). Le réalisateur s’attache au parcours de la star du cyclisme rwandais de l’époque (entre 2007 et 2012), Adrien Nyonshuti, dont l’essentiel de la famille (notamment six frères et sœurs) ont été massacrés pendant le génocide (Avril-Juillet 1994).
Le jeune homme, mutique, rencontre en 2007 Boyer venu au Rwanda accompagner un ami. En quête de rédemption après une histoire de mœurs aux Etats-Unis qui lui a valu de la prison, l’ancien coureur, tombé amoureux du pays s’y installe. Au pied des volcans. Et y développe un centre d’entrainement, aujourd’hui de renommé internationale. Parmi d’autres coureurs locaux, il va prendre Nyonshuti sous son aile pour l’amener vers le professionnalisme et les Jeux de Londres en 2012. Il va surtout développer le cyclisme au Rwanda pour en faire l’un des plus performants d’Afrique. Le Tour du Rwanda est sans conteste aujourd’hui le plus beau et le plus difficile des tours cyclistes continentaux. Ce film, couvert de récompenses dans le monde, fait pleurer souvent, rire rarement, mais apprendre énormément ! Il est produit par l’acteur américain Forest Whitaker qui en est aussi le narrateur.
Le périple rouge (2004)
Quand, ils décident, au début de la saison 2003/2004, de suivre l’équipe de football de Monaco, les journalistes de l’excellent magazine « Intérieur Sport » ne s’en doutent pas encore, mais ils viennent d’embarquer au cœur d’une des plus improbables épopées footballistiques de ces 20 dernières années. Entrainée par un technicien prometteur, Didier Deschamps, savant mélange de jeunes talents (Patrice Evra, Jérôme Rothen, Emmanuel Adebayor…) et de joueurs revanchards (Fernando Morientes), la formation du Rocher atteindra, à la surprise générale, la finale de Ligue des Champions, accrochant à son tableau de chasse le Real Madrid de Ronaldo et de Zidane, puis le Chelsea de Frank Lampard. La réussite du documentaire doit beaucoup à ce coup de flair, mais pas seulement : le degré d’immersion autorisé par le club permet de vivre de l’intérieur la montée en puissance du collectif emmené par un Deschamps dont on devine déjà les exceptionnelles qualités de bâtisseur de groupe. RFI