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Le PAD appelle à libérer le destin historique du peuple algérien
Les forces du Pacte de l’Alternative démocratique (PAD) a rendu publique ce 10 mars une déclaration dans laquelle elles reviennent sur la situation politique. Document
Depuis qu’il a renouvelé sa façade civile par le coup de force du 12 décembre, le régime multiplie les déclarations d’intentions pour une Algérie nouvelle censées répondre aux revendications de la révolution populaire. Dans les faits, il déploie une détermination ouverte à maintenir le système autoritaire. Les aspirations légitimes du peuple qui veut se réapproprier l’exercice de sa souveraineté et vivre libre, dans la dignité et dans la justice sociale sont ignorées superbement.
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Le ballet incessant entre arrestations, inculpations, condamnations et libérations de détenus politiques et d’opinion, orchestré par une justice aux ordres ; la féroce répression des manifestants ; la mise au pas des médias publics et parapublics contredisent les louanges mielleux d’un « Hirak » à qui on reconnait le mérite d’avoir sauvé l’Etat.
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L’Algérie « nouvelle » des tenants du pouvoir se « construit » sur l’extinction de toute vie politique de l’opposition légale et la destruction des partis politiques et des organisations de la société civile autonomes. La criminalisation de l’activité politique et partisane, sa persécution jusqu’au racket par l’interdiction des salles de réunions publiques voire le renchérissement de leurs loyers ou la matraque fiscal, sont assumés sans vergogne. Les plus naïfs ont désormais compris que l’élection du 12/ 12/ 2019 entendait sauver le système prédateur des richesses du pays et non le pays.
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Pour empêcher l’avènement d’un Etat de droit, civil, démocratique et social réclamé par les millions de manifestants depuis plus d’un an, la stratégie contre révolutionnaire veut couper le peuple de la véritable classe politique pour le priver d’une représentation réelle.
Après avoir réussi à maintenir son illégitimité par le coup de force du 12 décembre 2019, le pouvoir de fait veut enfermer la révolution citoyenne et la classe politique dans la vieille démarche unilatérale de l’octroi sur fond de consultations folkloriques.
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La nouvelle constitution concoctée via des experts en systèmes fermés, se décline, à nouveau, sur le mode du fait accompli que ne manquera pas de bénir un parlement aux ordres et de consacrer un simulacre de référendum.
La volonté des tenants du pouvoir de bricoler prochainement, sous la coupe du dispositif institutionnel et juridique liberticide en vigueur, différentes élections anticipées participe de la même politique de l’octroi destinée à reconduire l’anachronisme d’un système autoritaire prédateur pour contourner les exigences déterminées de la révolution citoyenne démocratique. Doper les candidatures électorales par la promesse d’endosser au budget de l’Etat les frais de campagnes de jeunes, préalablement cooptés par les officines occultes, illustre clairement cette volonté de fausser les enjeux et les priorités pour mieux contourner la demande populaire de départ du système mafieux.
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Avec la corruption généralisée et la grande prédation qui continuent, la crise de représentation sera reconduite, une nouvelle fois, par des élections vouées à être une mécanique fabriquant des élus et entretenant la clientèle. Toute chance d’alternance au pouvoir de projets et de programme est jetée au néant au profit d’une espèce de normalité institutionnelle qui étouffe l’opposition dans une voie et un cadre préalablement obstrués par un dispositif législatif et un mode de gouvernance en total décalage avec la démocratie à laquelle aspirent les Algériennes et les Algériens.
Devant la succession violente des faits accomplis et en osmose avec les revendications du mouvement populaire, les forces du PAD félicitent le peuple algérien pour la poursuite de sa mobilisation au-delà du vendredi, dimanche et mardi. Elles condamnent la répression et la détention arbitraire de militants et de citoyens pacifiques et les brutalités et violences policières inacceptables contre les manifestants. Les forces du PAD saluent avec respect la forte implication des femmes dans la révolution populaire et leurs mobilisations exemplaires à travers tout le pays à l’occasion de la journée internationale de ce deuxième 8 mars dans la révolution citoyenne. Elles rappellent que l’égalité en droits entre la femme et l’homme est un fondement essentiel de leur démarche. Elles réitèrent également leur soutien à toutes les luttes sociales qui sont une partie intégrante de la révolution populaire.
Les forces engagées dans le PAD refusent la constitution qui se mijote dans les officines de la contre révolution. Elles appellent, d’ores et déjà, à un rejet populaire à la mesure de celui qui a frappé la mascarade précédente contre tout référendum à ce sujet. Elles réaffirment leur engagement pour un changement radical de système et réitèrent l’exigence, avant toute élection, d’un processus constituant souverain à travers une transition démocratique autonome, seule voie pour permettre au peuple de se réapproprier son pouvoir constituant.
La levée d’un état d’urgence de fait par l’abrogation de toutes les lois liberticides et scélérates et l’instauration du régime déclaratif pour les réunions publiques et pour la création de partis, syndicats et associations sont une exigence vitale de ce processus constituant souverain. Les pratiques politiques et les lois (loi électorale, mode de scrutin…) actuelles, à l’origine de la fragmentation du champ politique et de son archaïsme, doivent cesser tout autant.
Les forces du pacte pour l’alternative démocratique adhérent, soutiennent et s’engagent activement à la construction d’un large rassemblement patriotique des forces politiques qui œuvrent pour un changement démocratique et radical du système. Lieu idéal d’un dialogue multilatéral pour l’ensemble des forces politiques, associatives et syndicales, la conférence nationale indépendante du pouvoir concrétisera la rupture avec le système en place revendiquée par la majorité des Algériennes et des Algériens depuis plus d’un an.
Les forces du PAD appellent à accentuer pacifiquement la pression sur les tenants illégitimes du pouvoir afin qu’ils libèrent le destin historique du peuple algérien en renonçant à s’opposer par l’arbitraire et la violence à ses aspirations démocratiques et sociales. Elles considèrent, enfin, que l’engagement, en ce moment crucial pour le pays, de chaque Algériennes et Algériens dans la révolution, comme relevant de l’acte patriotique.
Alger, le 10 mars 2020
Les forces du Pacte de l’Alternative démocratique
Ouvrir autant que faire ce peut le cadre, ou proposer la constitution d’un autre plus large incluant d’autres forces. Rassembler au mximum. Il faut travailler avec les animateurs des « dynamiques… », par exemple. C’est primordial.