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Mohcine Belabbas : « On veut nous faire payer notre engagement dans le Hirak »
DzVID poursuit sa série d’entretiens sur le mouvement populaire, avec le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) Mohcine Belabbas qui revient sur le bilan du hirak, ses perspectives et l’acharnement dont est victime son parti.
DzVID : Quel bilan faites-vous du mouvement populaire au bout d’une année de lutte et de mobilisation ?
Mohcine Belabbas : Le mouvement populaire pacifique a réussi en l’espace de quelques semaines à faire tomber l’essentiel des dirigeants les plus en vue des clans qui cohabitent et s’affrontent dans le même temps à l’intérieur du système.
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De plus, les appareils politiques et les organisations de masses satellites du régime se sont, du même coup, effondrés ; beaucoup parmi leurs cadres dirigeants se retrouvent en prison. Concomitamment, l’éveil général du peuple algérien s’affirme et se consolide. Une conscience collective s’est très vite installée et une volonté de chaque citoyenne et de chaque citoyen de s’impliquer dans le mouvement et de jouer un rôle s’est affirmée de plus en plus.
Comme dans une ruche, chaque Algérien engagé dans ce mouvement a pris de façon spectaculaire conscience de sa place, de son rôle et de son utilité. Tous le monde tenait et tient encore à la cohésion du mouvement. C’est cette conscience collective qui a permis au mouvement de renforcer et de conserver son unité en évitant tous les pièges tendus par les débris du régime encore aux commandes des institutions officielles de l’État.
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D’autre part, l’implication des jeunes et des femmes de façon massive et inédite reste la pierre angulaire de toute analyse sérieuse. Confinés pendant longtemps dans le discours politiques infantilisant des dirigeants officiels et réduits à des entités marginales auxquelles le pouvoir accorde par moment des concessions symboliques, ils sont aujourd’hui les acteurs les plus en vue de l’action politique et de l’animation du Hirak.
La diaspora n’est pas en reste. Longtemps marginalisée pour participer pleinement au développement du pays et exclue de la vie publique dans la révision de la Constitution de 2016, elle est partie prenante de cette dynamique populaire et s’est mobilisée dans tous les pays où réside notre émigration. Elle confirme ainsi un très fort attachement au pays.
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Présentement, le consensus sur l’inévitable rupture avec le système en place n’a jamais été aussi massif.
2- Qu’est-ce qui empêche l’auto-organisation ?
Mohcine Belabbas : De mon point de vue, il y a déjà une auto-organisation incroyable, inédite et efficace. On le voit à travers les marches du vendredi dans les différentes wilayas du pays, les marches des étudiants tous les mardis, les rassemblements de la diaspora tous les dimanches, la prise en charge systématique de la défense des détenus par des avocats bénévoles et engagés, l’auto-médiatisation à travers les réseaux sociaux, la permanence du débat dans la société et sur les réseaux sociaux et le consensus sur les revendications phares du Hirak.
Pour un peuple sevré de liberté depuis longtemps, c’est déjà un miracle d’autant que le pouvoir de fait contrôle les médias et continue de fermer tous les espaces publics et entrave même la liberté de circulation sans compter les menaces et les intimidations. Le peuple du Hirak, tirant des leçons de l’histoire récente, s’est organisé magistralement de façon à éviter de s’offrir des représentants, donc à offrir des têtes à couper ou à corrompre au pouvoir de fait. Ce qui a mis ce dernier dans le désarroi le plus total.
Peut-on envisager une convergence entre les luttes sociales, qui ont repris de plus bel, et le hirak ?
Mohcine Belabbas : Ce sont les luttes sociales et politiques passées qui ont produit le Hirak en cours. Ce sont les actions de résistance et du refus de l’arbitraire de ces dernières années menées par les chômeurs du Sud, les militants contre l’exploitation du gaz de schiste, notamment à Adrar et Ouargla, des médecins résidents, des enseignants, des militants des droits de l’Homme, des activistes contre le quatrième mandat et de tous les acteurs politiques qui se sont mobilisés contre la levée de la limitation des mandats en 2008, les animateurs des cafés littéraires… qui étaient le ferment de cette révolution populaire et pacifique…
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Ces luttes ont manqué d’efficacité par le passé du fait de leurs éparpillement, d’un manque de solidarité et d’une absence de coordination entre elles. Devant tout cela, le pouvoir a passé son temps à réprimer et à diviser.
Tout le monde sait que sans forces sociales organisées, sans organisations politiques autonomes avec des projets politiques clairs et portés par des hommes intègres, les revendications et les luttes ont moins de chance d’aboutir. Comme pour les conditions de l’exercice politique, le pouvoir a toujours empêché l’émergence de structures syndicales non caporalisées.
Le débat sur les conditions de travail, la protection sociale, la reconnaissance effective des syndicats, un droit du travail équilibré, le salaire minimum garantit sont des conditions à la fois de la paix sociale et du développement.
Toutes les couches sociales, qui ont subit d’une manière ou d’une autre le diktat du régime, savent qu’il faut mettre en avant et en priorité les questions politiques comme les libertés et l’expression de la souveraineté populaire sans lesquelles rien n’est possible. Mais les salariés et d’autres catégories de la société (commerçants, petits entrepreneurs, agriculteurs…) ne peuvent taire longtemps leurs propres revendications devant le refus du pouvoir de satisfaire les revendications du Hirak et la dégradation de la situation économique et sociale.
La convergence est là, même si pour l’instant le consensus tourne autour de la priorité de changer de système politique. Le RCD n’est pas un adepte du pourrissement. Je dis ça car il y a ceux qui poussent vers cette voie en mettant les difficultés économiques sur le dos du hirak pour tenter de le diviser. Il y a même ceux qui disent aux commerçants que la baisse de leur chiffre d’affaires est due au Hirak alors que la vérité est dans une perte énorme du pouvoir d’achat de l’immense majorité et dans les licenciements massifs, y compris pour manque d’intrants
Le PAD, qui réunit à la fois les partis démocratiques et progressistes et d’anciennes figures du régime, est-il une option stratégique ou de circonstance ?
Mohcine Belabbas : Comme son nom l’indique, le Pacte pour l’alternative démocratique est un accord sur les mécanismes auxquels doit aboutir la transition constituante pour l’expression de la souveraineté du peuple. Les acteurs qui ont signé cet accord se recrutent essentiellement dans la mouvance progressiste.
A travers les activités organisées par ces forces, le PAD travaille à sensibiliser et à élargir ce consensus à d’autres acteurs qui considèrent que la feuille de route du régime, symbolisée par le parachutage de Tebboune, mènera le pays vers l’impasse. C’est donc une proposition de sortie de crise et non une alliance entre des personnes ou des appareils.
Envisagez-vous une refondation du pôle démocratique, y compris organiquement ?
Mohcine Belabbas : La refondation est déjà en cours. Elle a été imposée par cette révolution populaire. Des acteurs restés durant des années, voire des décennies éparpillés, fragmentés et même parfois dans des attaques réciproques permanentes, maintenant se rencontrent, débattent et agissent dans l’unité. Il est encore trop tôt pour anticiper sur les formes de convergence que prendra cette refondation.
Comment imposer l’Assemblé constituante souveraine et la 2e République ?
Mohcine Belabbas : Il ne s’agit pas d’imposer mais plutôt de convaincre la majorité qu’il n’y a aucune solution durable à la crise, produite par l’exclusion du peuple de la décision politique depuis 1962, sans une transition constituante pilotée en dehors des pratiques et des hommes inféodés au régime.
Le RCD a été victime d’une attaque médiatique en règle de la part d’une chaine TV ! Où en est l’affaire ?
Mohcine Belabbas : Le RCD, comme beaucoup d’autres acteurs, est plutôt victime d’une campagne stratégique actionnée par la police politique. Des chaines de télés, la direction des impôts de la wilaya d’Alger, l’ex-wali d’Alger et autres administrations ne sont que des instruments de la contre révolution parmi d’autres. Le RCD a officiellement déposé une plainte auprès du tribunal de Bir Mourad Rais.
Mais il n’y a pas que ce que fait la façade civile du pouvoir par l’intermédiaire de ses démembrements officiels (wilaya, impôts, justice….). Dans cette opération, il y a des sous traitants non officiels qui attaquent le parti en distillant dans l’opinion publique des mensonges à longueur de pages Facebook et pour nous désigner comme des cibles à abattre.
Les uns, nous accusent de radicalisme et d’autres, au contraire, trouvent que notre recherche de l’unité autour d’une sortie de crise avec tous ceux qui refusent le coup de force du 12 décembre 2019 est la « preuve » que nous « avons vendu notre âme ». Il y a même ceux qui contactent nos militants pour les inciter à se retirer du parti.
Une chose est sûre, jamais le parti ne s’est aussi bien porté qu’aujourd’hui : en nombre de militants, par la densité des activités de ses structures de base et par la sympathie et la solidarité que nous témoignent publiquement et de plus en plus de nombreux citoyens.
En vérité, ce qui gêne le pouvoir et ses relais objectifs (conscients ou inconscients) est que le discours qui consiste à dire que les partis sont tous les mêmes et qu’il faut les écarter de la solution politique ne tient pas, quand il s’agit du RCD. Tout ce monde veut nous faire payer notre autonomie et notre engagement plein et entier dans le Hirak.
Entretien réalisé par Fenzi Mourad
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