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Le journal amazighophone Tiɣremt est né
Le journal Tiɣremt est un quotidien national d’information générale. Hormis la langue et la ligne éditoriale, rien ne le différencie des autres tabloïds.
Une autre particularité peut être : le journal Tiɣremt s’adresse aux amzighphones et aux kabylophones dans un premier temps. Mais cela aussi caractérise quelques journaux régionaux qui touchent des régions.
Il n’est pas exclu d’ouvrir un espace à l’arabe algérien, cette autre langue minorée, alors que son statut social l’a imposée. Cela étant, la langue du journal Tiɣremt est identifiée. Il s’agit en fait des langues amazighes (au pluriel), le kabyle, dans un premier temps.
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Tiɣṛemt ne fait que coller à la réalité linguistique, plurielle, du pays. Sa langue est celle que les locuteurs parlent et comprennent. A ce sujet, Tiɣremt s’éloigne « des ambitions démesurées et des hypocrisies populistes ».
« Nous écrivons en kabyle, pas sur le kabyle. Tout comme celui qui écrit en arabe et pas aux Arabes. Nous nous adressons aux Amazighs, aux Algériens dans leurs langues maternelles. C’est tout de même la moindre des choses », écrivent les responsables de Tiɣṛemt.
Le journal concentrera ses efforts sur l’actualité régionale, de quelque nature qu’elles soient. Il puisera l’information auprès de ceux concernés par l’évènement en faisant valoir l’objectivité.
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Une place est réservée aux reportages portant sur des sujets liés à l’environnement, à la nature, aux métiers… « Là aussi nous éviteront l’artisanat, la tradition, la folklorisation… Nous veilleront à ce que ces thématiques s’insèrent dans une vision moderne. Nous ne sommes qu’au numéro zéro », rassurent encore les responsables de Tiɣṛemt.
Il est évident qu’en cours de route Tiɣremt se huilera, prendra de l’assurance et comblera toutes les lacunes qu’il détectera.
Bon vent à toute l’équipe du journal Tiɣṛemt
Par Tahar Ould Amar
Premièrement, bravo !
Deuxièmement, la photo n’est pas très nette, mais il me semble que c’est en caractères latins. Dans ce cas, deuxième bravo, car le tifinagh peut être un moyen « d’enterrer sous les fleurs » les langues berbères (je veux dire leur faire un cadeau empoisonné). Voir https://www.yvesmontenay.fr/2017/12/28/le-chamboulement-des-notions-de-langue-officielle-majoritaire-ou-minoritaire-au-maghreb/
Remarque très accessoire.
Non, l’adjectif « berbère » n’est pas péjoratif, et il est mieux connu des lecteurs du « Nord » que « amazigh ». Je peux en dire plus, mais ce n’est pas le sujet principal.