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Affaire du matériel « made in Israël » : y a-t-il des autorités en Algérie ?
Du matériel de télécommunication israélien importé, des entrepreneurs jordaniens accusés puis relâchés, des militaires dont un général, un colonel, une présidente de cour, des juges et le ministre de la Justice impliqués ! Et surtout des pots de vin ! Les faits de cette affaire sont graves et éclaboussent les hautes autorités en Algérie.
Du matériel « made in Israël » a été frauduleusement introduit en Algérie et placé dans des installations de télécommunication du côté de Douéra, à Alger, révèle le site « algeriepart » qui cite des sources sûres.
En effet, du matériel de télécommunication de fabrication israélienne a été frauduleusement introduit en Algérie par une entreprise jordanienne pour son projet d’installation d’antennes-relais dans la région de Douéra, à 35 km d’Alger. Le tout entrait dans le cadre d’un projet de développement du Wifi Outdoor, un marché remporté par l’entreprise jordanienne pour la modique somme de 200 milliards de DA.
Développer le Wifi Outdoor, c’est « développer une connexion Internet optimale à l’extérieur, et surtout, sur une distance considérable dans les régions rurales autour de la capitale Alger ». La société qui a introduit frauduleusement ce matériel israélien appartient appartient aux deux frères Sakhatiane Mounjid Mounir et Sakhatiane Mourith Rayat.
Comment cette société a réussi à avoir le marché ? Comment a-t-elle pu à introduire frauduleusement du matériel de télécommunication ? Quels sont au juste les implications de l’installation d’un matériel pareil sur la sécurité nationale ? Ce sont là des questions que l’enquête n’élucidera jamais ! Il faut savoir que ce n’est certainement pas la première fois que du matériel de télécommunication de fabrication israélienne se retrouve en Algérie !
Le pot aux roses
Tout aurait pu bien se passer n’étaient la vigilance et la curiosité des ingénieurs algériens. En effet, « des ingénieurs algériens ont découvert du matériel suspect dans les chantiers confiés à cette mystérieuse société jordanienne », indique le site. Ce sont justement ces ingénieurs qui donnèrent « très rapidement l’alerte ».
Les premières investigations avaient été « menées par la brigade de recherches de la Gendarmerie Nationale lorsqu’elle était dirigée par le colonel Mourad Zaghdoudi qui ne tardera pas à être mis en prison pour son implication dans des manœuvres visant à protéger des personnalités impliquées dans des grosses affaires de corruption, croit savoir le site « algeriepart ».
C’est ainsi que l’enquête a été transmise au parquet général du tribunal de Koléa, relevant de la Cour de Tipaza, où sévit Fatiha Boukhers, l’épouse du général Ghali Belkecir, qui confie l’affaire à la juge d’instruction Bakir Saïda, responsable de la 2e chambre d’instruction du tribunal de Koléa, et surtout « l’une de ses plus intimes protégées », indique le site.
Cette dernière a brillé par « sa passivité et immobilisme dans ce dossier très délicat qui engage des enjeux sécuritaires de la plus haute importance pour l’Algérie ».
Tout compte fait, les deux « entrepreneurs » jordaniens ayant fourgué à l’Algérie du matériel israélien ont été relâchés par la juge Bakir Saïda, le 17 avril 2019, après une brève détention provisoire, et disparaissent dans la nature. Ni vu, ni connu.
La juge Bakir Saïda aurait agi sous les « ordres et les pressions » de Fathia Boukhers qui aurait agi de la sorte pour « protéger le colonel Mourad Zaghoudi dont les investigations ont été effectuées de manière très expéditive et sans grand professionnalisme », indique le site.
Rebondissements
Mais l’affaire ne s’arrête pas là puisque d’autres révélations ont suivi pour jeter le doute sur l’intégrité de plusieurs autres parties impliquées dans « l’enquête » censée sauver l’intégrité et l’honneur de l’Algérie !
C’est Gouasmia Mohamed Fadi, originaire de Souk Ahras et gérant d’une société algérienne partenaire dans ce projet de Wifi Outdoor, qui fera relancer l’affaire. Placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’instruction de cette affaire, Gouasmia révèle que la présidente de la cour de Tipaza, Fatiha Boukhers, épouse du général Ghali Belkecir, patron de la gendarmerie à l’époque, a touché « un pot-de-vin de plus 20 milliards de centimes » pour relâcher les deux entrepreneurs jordaniens !
Fatiha Belkecir, née Boukhers, et son époux Ghali Belkecir s’en étaient remis à leur ami et vieux complice Tayeb Louh, le ministre de la Justice de l’époque, pour les aider à gérer cette l’affaire. Ce dernier instruit son bras-droit l’inspecteur général du ministère de la Justice Tayeb Benhachem qui exerce de « fortes pressions sur le procureur général près la Cour de Tipaza, M. Kharrabi, sur le procureur principal près le tribunal de Koléa, Sid Ahmed Rekkab, et sur la juge d’instruction en charge de ce dossier Bakir Saïda de la 2e chambre d’instruction près le tribunal de Koléa pour les obliger à accepter les instructions fermes de Fatiha Boukhers qui favorisent clairement les intérêts des entrepreneurs jordaniens », écrit « algeriepart ».
Et depuis ces faits scabreux, les Belkecir, Ghali et Fatiha, née Boukhers, ont quitté le pays pour se la couler douce sous d’autres cieux. En Espagne, dit-on. Tayeb Louh est arrêté et croupit à la prison d’El Harrach en attendant son jugement. Les deux entrepreneurs jordaniens, eux, doivent sévir quelque part, dans ces contrées où l’argent et le gain facile ont fini par tout corrompre.
A noter que Nora Mokrane, de la chambre d’accusation de la Cour de Tipaza, aurait rouvert ce dossier « en recommandant une nouvelle instruction pour rétablir la vérité », croit savoir le site. On verra bien.
Amélia Guatri
Si c’est un matériel défectueux il faut le rendre. C’est tout .
Non c est pas la qualité du matériel qui pose problème c est ce sentiment anti juif qui pourrit l Algérie
C’est du n’importe quoi ne pas reconnaître un pays. Allez nous ne reconnaîtront plus l’Arabie saoudite.