Chronique
Le Hirak selon Saint Daoud
À la manière des peintres orientalistes du 19e siècle, qui s’attachaient à l’exotisme de la vie intime des harems, quelques intellectuels respectés jusque-là lancent des imprécations contre le Hirak, sous les ors de l’Occident toujours triomphant.
En 2017, j’eus l’outrecuidance de publier sur mon mur Facebook une contribution d’un universitaire algérien qui mettait à mal la sortie “allemande” de Kamel Daoud, avec ce commentaire en devanture : “Pour nourrir le débat de l’heure”. Ce dernier, avec qui j’ai par ailleurs partagé un bout de mon parcours de journaliste lorsqu’il débutait au Quotidien d’Oran, répliqua alors dans la minute : “Nourrir avec quoi ? Avec l’insulte et l’anathème ?”. Ce à quoi je rétorquai : “Ramassées côte à côte, ces contributions pourraient faire avancer ce qui nous importe à tous : le débat libre qui tolère jusqu’à l’outrance…”. Depuis cet échange, lunaire avec le recul, nos rapports se sont distendus ; moi revenu à mon anonymat de professeur de campagne, lui élevé au pinacle avec une première oeuvre prometteuse…
Nous sommes ainsi faits, nous autres intellectuels du crû avérés ou supposés, nous élevons au pinacle la “nécessaire” critique mais nous ne la supportons guère lorsqu’elle s’adresse à nous et nous avons, héritage de la pensée unique sous toutes les latitudes, un réflexe immuable : haro sur l’opprobre dès que l’on aperçoit l’ombre d’une contestation à nos Saintes Ecritures ! La parole du Daoud devrait désormais être reçue comme une bénédiction, une onction car qui pourrait contester, même du bout des lèvres, le verbe d’un Saint, canonisé et décliné religieusement à la table des “bien-pensants” de France et d’Occident ?
Puisque nous lui avons pardonné sa première outrance, lors de la “Controverse de Cologne” et sa dénonciation de pseudos agresseurs basanés ayant reçu le viol en héritage, Sa Sainteté peut récidiver en réservant au Hirak un destin funeste. Et il y aura encore des défenseurs outragés, surtout sur les réseaux sociaux où nous sévissons tous derechef riches ou malandrins, de la parole immaculée de notre blanche colombe nationale. Quid de cet internaute qui relevait, ingénument : “Le Point (l’hebdomadaire français qui emploie Kamel Daoud) est l’antithèse de la Révolution”…
Saïd Kaced
L’écrivain Algerien le plus honnete(intellectuellement) et le plus courageux que j’ai lu. Plêbiscité à l’étranger et attaqué de toute part par les islamo-fascistes, les arabo-baâthistes et les opportunistes en mal de notoriété.
merci beaucoup pour votre commentaire il faut avoir du courage un grand courage pour critiquer le pouvoir algérien et la religion .je ne trouve aucun jusqu’à presque à présent quelqun avec ce courage de dire.kamel daoud le l’adore et je le respecte.
, » لن يعرض « عنك اليهود والنصارى حتى تتبع ملتهم.
A chaque fois qu un écrivain algerien émerge et se distingue en occident (le paradis pour les dirigeants arabo-musulmans ! !) on l accuse tout de suite de servir les intérêts de la france et de l occident eet de Israël… Kamel Daoud est un écrivain courageux et talentueux. Il a parlé a voie haute au moment où tous les tenants de l islamo-facho-arabisme faisaient les courbettes aux système algerien pour quémander des postes eventuels, exactement comme l ont fait leurs ancetres les Ulémas musulmans quand ils ont refusé de prendre les armes contre le colonialisme en pretexant qu ils… Lire plus »