Culture
Les égarements de Kamel Daoud servent les adversaires de la Révolution du sourire
Vous avez publié sur le magazine français Le Point, une tribune de plusieurs pages dans laquelle vous tenez des propos qui ne reflètent pas du tout la réalité de notre « révolution du sourire » malgré toutes ses limites et insuffisances.
Certes, vous allez nous rétorquer que ce n’est pas une analyse digne de ce nom et qu’il s’agit plutôt d’un « point de vue » d’un écrivain libre ou un pur exercice de style (mais, je l’avoue, un peu raté par rapport à ce que vous nous avez habitués).
Je ne reviens pas sur certaines contre-vérités, approximations, voire même inventions fantaisistes sur le révolutionnaire de la 25e heure Rachid Nekkaz, sur lesquelles nous pouvons revenir dans le détail, si vous acceptez un débat contradictoire.
Ce qui m’a le plus blessé et a créé un malaise profond chez « le radical » que je suis, que vous confondez d’ailleurs dans votre tribune avec le jusqu’au-boutiste, c’est la tonalité péremptoire et définitive et sans aucune nuance de votre propos : résignation, échec de la révolution, une élite urbaine « égarée » contre des « pauvres » ruraux plus responsables quant à l’avenir de l’Algérie, sentiment anti-Français, « l’ANP mythe fondateur, avec une mystique de protection… » et j’en passe.
Kamel Daoud a passé sous silence les acquis de la Révolution
Et bizarrement, presque aucun mot ni une once d’espoir sur les acquis indéniables et irréversibles de ce « surgissement » inédit dans les annales politiques à l’échelle mondiale. Je laisse les historiens et les spécialistes en faire le bilan, je me contente de ma posture de militant radical face à un système inique, autoritaire et corrupteur des esprits et des mémoires.
Votre « bilan d’étape » ou même votre réflexion à la « gilets jaunes » ne sont pas, pour moi et mes amis, une quelconque « preuve » de votre ralliement au régime et je ne vous dénie aucunement le droit d’exprimer votre avis d’écrivain à l’adresse des lecteurs français du magazine Le Point.
Mais permettez moi de vous dire que vos « égarements » et autres propos seront utilisés comme des arguments par nos adversaires contre cette Révolution du sourire pour continuer à retarder l’éclosion du « rêve algérien » et laisser ce vaillant peuple dans un cauchemar permanent comme dans le Mythe de Sisyphe d’un de vos auteurs préférés et qui l’est autant pour moi.
Je n’ai pas votre talent littéraire, et c’est pourquoi je termine mon propos, pour vous montrer que les choses sont très complexes, par la poignante lettre de Mouloud Feraoun à son ami Albert Camus (voir photo ci-dessous) : pendant tout ce temps « qu’avez-vous fait Monsieur ? »
Mes amitiés
Ahcène Oumedah
Déjà le point est un organe de propagande de la politique française en Afrique
C’est dire si le Daoud c’est fourvoyé se qu’il relève est secondaire en raison du canal de diffusion