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La transhumance politique
La transhumance vient du latin, trans (de l’autre côté) et humus (la terre), ce terme très courant dans le monde pastoral, désigne la migration saisonnière de troupeaux à la recherche de pâturage plus verdoyant pour y brouter l’herbe grasse. La steppe algérienne (du Tell aux abords du Sahara) qui s’étend sur 20 millions d’hectares connait cette pratique depuis des dizaines de siècles.
Transposée dans le champ politique, la transhumance se traduit par les reniements et revirements de personnes qui peuvent quitter l’opposition la plus radicale pour rejoindre le pouvoir et se mettre à son service.
Toute honte bue, ces personnes fantasques et sans valeurs, se donnent à un spectacle déconcertant d’opportunisme dans une quête de mesquins avantages matériels ou autres. Le Premier ministre actuel, Monsieur Abdelaziz Djerad et un certain nombre de ses ministres en sont une triste illustration.
Ces reniements permettent aux tenants du pouvoir d’organiser la confusion, brouiller les cartes et semer le doute dans les esprits. Par la même occasion, le pouvoir s’évertue à présenter ces « nouvelles têtes », dont il a souvent programmé la promotion, comme une volonté d’ouverture politique.
En réalité, cette technique de manipulation est utilisée par le pouvoir depuis l’indépendance avec pour finalité intangible : changer la façade civile et pérenniser le même système politique contrôlé et régenté par l’état-major militaire.
Le pouvoir continue de tourner le dos aux revendications exprimées par la majorité des Algériennes et Algériens depuis bientôt un an, il refuse de s’ouvrir à toute perspective politique crédible. De l’échec de sa parodie électorale du 12 décembre 2019, il n’a tiré aucune leçon, il continue d’utiliser les mêmes subterfuges : faux dialogue avec des faux représentants pour une fausse solution.
En face, il y a un Hirak aguerri et plus déterminé que jamais à continuer sa lutte pacifique jusqu’à la réalisation de son objectif stratégique : le départ du système, l’organisation d’une transition démocratique et l’élection d’une Assemblée constituante.
Abbes Hamadene