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Hirak : tout sur le plan de division du peuple algérien
C’est un véritable plan de division du peuple algérien qui a été échafaudé par certaines officines avec la complicité de décideurs dans différentes institutions et la complicité de responsables des chaînes TV, privées et publiques, pour casser le hirak.
Ce plan machiavélique de division du peuple pour se débarrasser du hirak est une copie conforme du scénario testé par l’ancien ministre de l’Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni un certain 14 juin à Alger lors de la marche du Printemps noir, où les services de sécurité avaient monté « la population algéroise » contre les « Kabyles » venus « déstabiliser Alger et déranger la quiétude de ses habitants » !
On le saura plus tard. La police avait mobilisé les repris de justice (qu’on appellera plus tard « baltaguia ») dont des voleurs, des dealers ou de simples consommateurs de cannabis, pour les lancer à l’assaut des manifestants pacifiques du 14 juin à Alger. On connait la suite : quelques repris de justice, gérés par la police algérienne, ont fait dégénérer la marche pacifique de près de trois millions de manifestants à Alger.
C’est un plan machiavélique identique à celui du 14 juin que veulent reproduire certaines officines dans toutes les régions du pays pour casser le hirak et créer des tensions entre les citoyens avec des risques d’affrontement et de dérives incontrôlables. On retrouve bizarrement le même scénario, avec les mêmes metteurs en scène, les mêmes figurants et la même « rhétorique » ! Des délinquants ayant tous un fil à la patte, manipulés par la police, vont se dresser violemment contre les manifestants politiques qu’ils traitent de « zouaves », un qualificatif moins régionaliste en apparence que « Kabyles » mais plus raciste et plus dangereux en réalité.
Première répétition à Oran
Ces bandes de voyous que l’on appelle aussi « baltaguia » se reconnaissent à leur jeune âge, leur tenue et leur look et leur comportement collectif d’habitués des stades et des violences qui s’y pratiquent. Dans la vidéo postée ci-dessous on peut voir que certains sont sous l’effet de psychotropes et d’autres de l’alcool. (voir vidéo ci-dessous).
Une première répétition de ce scénario machiavélique et dangereux a eu lieu à Oran ce vendredi 20 décembre où ces baltaguia ont été mobilisés pour tenir une manifestation de soutien à… la Police oranaise, pourtant accusée d’actes de violence, au général-major Ahmed Gaïd Salah, au président mal élu Abdelmadjid Tebboune et contre les « zouaves », entendre les citoyens des diverses wilayas du pays qui ont décidé de marcher à El Bahia !
Les chaînes TV privées et publiques se sont impliquées de façon active pour la réussite de cette manifestation des baltaguia, présentés comme étant « les autochtones », les « véritables habitants d’Oran », qui s’opposeraient aux « Zouaves » venus des contrées lointaines de Kabylie semer le chaos dans leur ville paisible !
Alors que les manifestants battaient le pavé dans les artères oranaises, avec Maître Mustapha Bouchachi dans un carré, ou encore Ali Laskri et Ramdane Tazibt, des responsables de partis politiques connus et reconnus, dans d’autres, les baltaguias sont lancés contre eux pour les agresser verbalement et physiquement ! Une stratégie de la confrontation dont les conséquences peuvent être dramatiques. Et aux forces de la police de faire les bons offices pour éviter que la situation ne dégénère sous les objectifs vigilants des caméras des chaines TV qui prennent à témoin l’opinion publique. Le message sibyllin est on ne peut plus clair : regardez où nous mènent les « zouaves » qui veulent diviser le pays !
Des caméras TV qui vont largement couvrir le « désarroi » et le « marasme » des «autochtones » oranais qui s’attèleront à nettoyer leur ville des saletés et ordures laissées par les « hordes d’envahisseurs zouaves » après leur départ !
Tout ce plan de division du peuple repose sur la stigmatisation de la Kabylie, coupable d’être la pièce maîtresse du hirak, à travers le vocable vicieux de zouaves, que l’on utilise pour désigner tous ceux opposés au système Bouteflika-Gaïd Salah-Tebboune.
Au hirak d’être vigilant, de s’organiser et de ne pas céder aux provocations de ces bandes de baltaguias qui vont certainement se multiplier les prochains jours.
A. Guatri