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Le pouvoir a perdu sa guerre psychologique et politique contre le peuple
Depuis le 22 février, la majorité écrasante du peuple algérien demande le départ du système et la mise en place d’une vraie transition démocratique. En s’entêtant à imposer une élection présidentielle préfabriquée, le pouvoir refuse de s’ouvrir à toute perspective politique crédible. Son but est de maintenir son contrôle total sur le peuple, le pays et ses richesses.
Pour imposer son choix, le pouvoir a mené une véritable guerre psychologique contre le peuple avec des objectifs stratégiques et tactiques. Aujourd’hui, on peut dire sans hésitation qu’il a largement perdu, malgré les moyens financiers, humains et logistiques mobilisés.
1- Échec de sa propagande : depuis des mois, des journaux, des chaînes de TV, des milliers de pages dans les réseaux sociaux avec un appui technologique considérable de pays étrangers (notamment les Emirats) ont été mobilisés pour mener des campagnes de propagande d’une rare intensité. La finalité de cette propagande est de convaincre le plus grand nombre d’Algériens que l’élection présidentielle sert au mieux les intérêts du pays.
Pour le pouvoir, il y a une part considérable d’Algériens « influençables » et « façonnables » que la propagande peut convaincre de soutenir son élection préfabriquée.
Afin de déjouer cette propagande, des dizaines de milliers de citoyens (anonymes, militants, intellectuels…) investissent le terrain de la communication en utilisant les réseaux sociaux. Les énergies se libèrent dans un formidable élan de créativité. De dizaines de vocations se révèlent avec un brio et une efficacité qui n’ont rien à envier aux meilleurs professionnels.
Le résultat observé et observable est que de semaine en semaine, le nombre d’Algériens opposés à la mascarade électorale n’a cessé d’augmenter.
2- Échec de la politique répressive : la répression est l’autre moyen utilisé par le pouvoir dans sa guerre psychologique contre le peuple. Les arrestations, les menaces, les intimidations, la violence policière visent à faire peur, à abaisser le moral des « hirakistes » pour les démobiliser. Elle vise également à montrer la force du pouvoir et pousser le plus grand nombre à croire à l’inutilité de leur combat face à un pouvoir prétendument puissant et invincible.
Face à cette stratégie répressive, le peuple libéré de sa peur et porté par une soif de liberté et de dignité a exprimé son rejet définitif du pouvoir militaire et sa détermination à aller résolument vers son objectif : conquérir sa deuxième indépendance. Dans ce combat, le peuple a fait le choix de la voie pacifique, arme redoutable et déstabilisatrice face à un pouvoir brutal et violent.
Finalement, la stratégie répressive du pouvoir n’a eu qu’un seul résultat, celui d’amplifier la mobilisation populaire comme l’attestent le nombre de manifestants grandissant et s’étendant vers les coins les plus reculés du pays.
3- Échec de la politique diabolique de la division : Pendant la guerre de libération le 5e Bureau de l’Armée française a mis en place un projet machiavélique pour diviser les algériens, installer le doute dans leur esprit et semer la zizanie dans leurs rangs. Le pouvoir a fait recours aux mêmes méthodes criminelles en essayant de diaboliser et isoler la région Kabyle. Il a mobilisé ses médias, ses journalistes mercenaires et autres aboyeurs professionnels prônant un discours haineux et raciste pour susciter la division.
La réponse du peuple algérien a été à la hauteur de son honneur et de son prestige héroïque. De l’Est à l’Ouest, du Sud au Nord, les Algériens ont répondu : Khawa Khawa ou en scandant en kabyle « Ulac el vote ». Jamais le peuple algérien n’a été aussi uni !
4- Échec au niveau international : Depuis le 22 février, un consensus quasi-général s’est fait au niveau des Etats pour fermer les yeux sur la formidable révolution populaire pacifique. Ce silence complice donne au pouvoir l’impression qu’il peut se permettre de piétiner la volonté du peuple et de recourir aux méthodes répressives les plus brutales en violation de toutes les conventions internationales qu’il a pourtant ratifiées.
Les intérêts financiers qu’offre l’Eldorado pétro-gazier algérien rend les puissances étrangères aveugles au point de tolérer en Algérie des atteintes aux droits de l’Homme qu’ils ne tolèrent jamais chez eux. C’est pour avoir leur soutien, que le pouvoir brade les richesses et la souveraineté du pays, comme le montre la loi sur les hydrocarbures dictée par les grands lobbies internationaux du pétrole.
L’aplaventrisme humiliant et pathétique de Ben Salah devant Poutine en est une autre illustration de la politique de trahison menée par le pouvoir. Rien n’avilit plus un être humain que la trahison de son peuple.
Le soutien implicite ou explicite des puissances étrangères au pouvoir algérien n’est pas un soutien d’adhésion, mais un soutien dicté seulement par des intérêts économiques ou géostratégiques. C’est un soutien conjoncturel qui sera retiré sans aucun état d’âme dès la chute du pouvoir (exemples : Ben Ali, Moubarek…).
5- Échec de la parodie d’élection : Ce qui devait être une élection présidentielle s’est transformée en une triste clownerie politique. Il faut dire que tous les ingrédients nécessaires à son échec étaient réunis : 5 candidats bouffons issus des ex-gouvernements de Bouteflika, les organes chargés de l’organisation de l’élection composés de personnes issus du système et connus pour leur expertise incontestable dans le trucage des élections, un gouvernement illégitime et corrompu. Tout ce bon monde est actionné par le chef d’Etat-major qui agit en violation flagrante des règles et disposition de leur propre Constitution.
La mobilisation impressionnante du peuple algérien aussi bien en Algérie qu’à l’étranger a fait échouer de façon cinglante cette mascarade électorale. Le monde entier a vu les millions d’Algériens sortir dans les rues de toutes les villes et tous les villages du pays pour rejeter leur élection. Les méthodes grossières utilisées pour truquer leur mascarade électorale rappellent l’élection de « l’Assemblée algérienne » organisée par le gouverneur d’Alger Naegelen à l’époque coloniale en…1948.
Cet échec va certainement faire des dommages irréparables au moral de Gaïd Salah et la caste des généraux qui l’entourent. Par fidélité aux sacrifices des martyrs et par amour de la patrie, le combat doit continuer jusqu’à arracher la deuxième indépendance qui passe par la mise en place d’une transition démocratique. Le combat continue avec les mêmes armes : Silmiya, Union, Khawa Khawa.
Abbes Hamadene