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J-1 de la présidentielle : des millions d’Algériens et d’Algériennes dans les rues
Que faut-il encore faire pour faire entendre raison au haut commandement militaire et au chef d’état-major de l’ANP, le général-major Ahmed Gaïd Salah, eux qui sont sourds au message de ces millions d’Algériens qui rejettent l’élection présidentielle et demandent une période de transition dans laquelle le peuple aura son mot à dire ?
Ce sont des millions d’Algériens et d’Algériennes qui sillonnent, depuis ce mercredi matin, la veille du 12 décembre, les artères, les boulevards et les rues des grandes villes et des villages pour dire leur rejet de cette élection présidentielle qu’ils savent truquée d’avance.
La répression, les arrestations, les intimidations de tout genre qui se sont abattues ces derniers jours pour casser le mouvement populaire n’ont pas eu raison de la détermination des Algériens à continuer à manifester dans les rues leur rejet de cette présidentielle et leur aspiration à être associé à un processus constituant qui mettra sur pied de nouvelles institutions plus légitimes et plus crédibles.
Bien au contraire, l’entêtement du haut commandement à aller jusqu’au bout de sa logique d’affrontement et l’instrumentalisation de la justice et des forces de la police dans la répression du mouvement populaire n’ont fait que creuser encore le fossé qui sépare le peuple des institutions de l’Etat.
A Alger, ce sont des rassemblements et des marches qui sont improvisés dans plusieurs endroits. Des arrestations ont été signalés. On parle même de débuts d’affrontements. Des bombes lacrymogènes ont été lancées pour disperser la foule. Les images qui circulent font état d’un déploiement des forces de la police avec matraques et boucliers. Voir vidéos ci-dessous.
C’est dire qu’en « haut lieu », on ne semble pas craindre que les choses dégénèrent et qu’on continue maladroitement à gérer de façon policière un mouvement éminemment politique. Une situation de conflit où la responsabilité en incombe entièrement aux décideurs en cas de dérive. Malgré le mot d’ordre « Silmiya » scandé partout et tout le temps par les manifestants !
Il faut dire que le mot d’ordre de grève générale a été suivie à des degrés divers un peu partout dans toutes les wilayas du pays, en fonction bien évidemment des rapports de forces et des traditions de lutte propres à chaque région. Les tentatives de casser le mouvement en distillant un discours régionaliste, voire raciste, n’ont produit que l’effet inverse.
Les Algériens et les Algériennes sortis aujourd’hui encore par millions dans les rues restent opposés à cette présidentielle truquée d’avance et sont déterminés à ne pas se laisser voler cette chance historique d’aller vers un système plus démocratique et plus juste socialement.
I. Farès