Gaïd Salah veut-il embraser l’Algérie ?

Le jeu dangereux auquel s’est livré le chef d’état-major de l’armée, le général-major Ahmed Gaïd Salah, depuis le début du hirak, tire à sa conclusion logique : diviser le peuple et embraser l’Algérie.

Le chef d’état-major de l’armée, le général-major Ahmed Gaïd Salah veut-il embraser l’Algérie ? N’y a-t-il personne pour lui faire entendre raison ? Toutes les graines de la division et de la discorde qu’il a soigneusement semées tendent à produire leurs fruits empoisonnés dans une Algérie désormais exposée à tous les dangers.

Gaïd Salah avait juste besoin d’une base sociale, même insignifiante, pour accompagner son plan. Tout y était dès le début : le discours raciste et régionaliste de Naïma Salhi, les campagnes anti-kabyles de Noureddine Khettal et ses réseaux sociaux, la « criminalisation » des porteurs de drapeau amazigh et de toute opinion divergente.

Et voilà que le Parlement européen qui, au lieu de dénoncer les Etats européens et les multinationales qui se permettent en Algérie des crimes écologiques condamnables chez eux, vient de donner un joli prétexte à Gaïd Salah pour qu’il jette ses troupes dans la bataille contre le hirak. Belle revanche de l’UE et de Gaïd Salah sur les manifestations du 13 octobre dernier qui ont dénoncé le bradage des ressources naturelles de l’Algérie !

Les manifestants mobilisés par les cercles qui gravitent au tour de l’état-major de l’armée ont choisi pour scène Alger afin d’exhiber leurs forces et leur capacité de nuisance. Un chantage au chaos. Une sorte de mise en garde adressée à tous ceux qui restent déterminés à aller vers une République civile et non militaire.

Alors que le bon sens exige la convocation d’une Assemblée constituante souveraine pour trouver un nouveau contrat social et politique, le général-major Ahmed Gaïd Salah impose l’élection présidentielle comme seule et unique solution !

Une élection rejetée par la majorité du peuple qui voit en elle un moyen de sauver le système, d’autant plus que ceux qui se sont portés candidats sont des anciens ministres et premiers ministres de Bouteflika.

Tout indique qu’il est inutile d’attendre les résultats des urnes le 12 décembre puisque le verdict a été prononcé par le peuple : pas d’élection avec le gang !

Qu’à cela ne tienne ! Gaïd Salah continue de foncer droit dans le chaos en emportant dans son délire l’Algérie, son peuple et son avenir.

Les risques de division et d’affrontements sont réels. Aucun dirigeant politique digne de ce nom ne se serait entêté à ce point. Sauf peut-être le général-major Ahmed Gaïd Salah.

Amélia Guatri