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Assassinat de Kamel Amzal : El Kadi Ihsane témoigne

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Le 2 novembre 1982 au soir, dans la cité universitaire de Benaknoune, Fethallah Assoul, chef de horde islamiste adepte de l’action violente, abat de sang froid à coups d’épée Kamel Amzal, militant de gauche et berbériste convaincu. 15 autres étudiants furent blessés dont certains grièvement lors de cette soirée qui inaugure un cycle de violence islamiste qui ne s’est toujours pas estompé en Algérie.

Pour en parler, les habitants de Tiferdoud, village natal de Kamel Amzal, ont invité le journaliste El Kadi Ihsane, qui était aux côtés du défunt au moment de son assassinat. Voir vidéo ci-dessous.

Le journaliste a livré un témoignage à la fois émouvant et troublant sur le contexte dans lequel a été assassiné le fils de Tiferdoud. D’ailleurs, l’émotion était telle qu’il a fondu en larmes au moment où il évoque l’engagement et le militantisme de Kamel Amzal pour une Algérie meilleure.

L’orateur a d’emblée expliqué qu’il a tenu à ce que le témoignage, son premier en public depuis cette sinistre soirée du 2 novembre 1982, soit immortalisé avec les caméras afin qu’il n’ait pas à le refaire, tellement ce tragique épisode lui rappelle des souvenirs douloureux.

Il a ensuite raconté en détails le déroulé de la soirée du crime à la résidence universitaire de Ben Aknoune, qui était, selon lui, l’épicentre de l’opposition au régime de Chadli à Alger, que les islamistes voulaient contrôler coûte que coûte.

Les étudiants progressistes dont faisait partie Kamel, dans le prolongement du Printemps Berbère, voulaient reconquérir le comité de résidence tombé entre les mains des organisations satellites, en organisant une assemblée générale qui élira un nouveau comité démocratiquement. Pour ce faire, un affichage a été prévu pour le mardi 2 novembre à 7h00, afin d’informer les étudiants de la résidence.

En voyant que la résidence était infestée d’islamistes, dont la plupart étaient dépêchés de l’extérieur pour empêcher l’affichage par la force, le regretté Mustapha Bacha, avait recommandé de différer le collage des affiches, avant de quitter le groupe.

Mais des « jusquauboutistes » dont Kamel Amzal ont décidé de procéder à l’affichage malgré les risques que faisaient peser les barbus. Plus nombreux et bien armés, les islamistes ont donné l’assaut dans le foyer de la résidence, juste au moment où la première affiche a été brandie. Après une brève altercation avec son assassin, Kamel reçoit le coup qui lui coûta la vie.

« Je tenais une affiche avec Kamel qu’on s’apprêtait à coller sur le mur. L’assassin, qui a été identifié par la suite par la police, Fethallah Assoul, a tenté de nous en empêcher. Kamel lui a retiré sa main. C’est à ce moment là qu’il crie Allahou akbar et prend son épée… », relate El Kadi Ihsane, bouleversé.

Une quinzaine de blessés dont certains grièvement a été déplorée. Un carnage !

Des arrestations ont été opérées par les services de sécurité dans la semaine qui a suivi. L’auteur du crime, Fethallah Assoul, a écopé de 8 années de prison sans toutefois purger la totalité de sa peine !

Faisant un parallèle avec le présent, El Kadi Ihsane dira que le combat de Kamel Amzal est visible dans ce que le Hirak dégage comme aspiration à la liberté, à la démocratie, à la liberté d’expression…

L’invité de Tiferdoud a poursuivi son témoignage en décrivant ce qu’était Kamel Amzal, l’homme et le militant, avant de répondre aux questions de l’auditoire.

Le témoignage apporté par El Kadi Ihsane entre dans le cadre des activités de commémoration du 37e anniversaire de l’assassinat de Kamel Amzal, organisées par le village Tiferdoud et la famille Amzal.

Idir F.

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