Le Réseau de lutte contre la répression interpelle les magistrats

Le Réseau de lutte contre la répression, pour la libération des détenus d’opinions et pour les libertés démocratiques interpelle dans une lettre ouvrte le Syndicat national des magistrats suite au déclenchement de sa grève.

Le Réseau de lutte contre la répression a appris que le Syndicat National de la Magistrature a déclenché une grève en raison de son insatisfaction de la situation socioprofessionnelle des magistrats et de la manière dont le corps est traité par la tutelle ministérielle.

Cette situation nouvelle risque de bloquer le déroulement de la justice et retarder davantage encore la libération attendue par la nation entière des détenus d’opinion, dont près d’une centaine de jeunes jetés de manière brutale et arbitraire derrière les barreaux pour avoir brandi l’emblème amazigh.

Le Réseau de lutte contre la répression relève avec un intérêt particulier que dans sa plateforme de revendications, le SNM n’a pas manqué de mentionner le respect de l’indépendance de la justice. Ce point constitue de la part des premiers concernés un aveu flagrant et irréversible que celle-ci ne l’est pas et fonctionne sur injonction.

Le Réseau apprécie hautement ce sursaut de dignité que les Magistrats, nos concitoyens, viennent d’exprimer de manière publique et solennelle. Le vaillant peuple algérien et la page d’histoire qu’il est en train d’écrire actuellement, ne l’oublieront pas.

Le pouvoir est disposé à céder sur toutes vos revendications sauf celle d’une justice indépendante. Les Magistrats de notre pays doivent savoir que si par malheur -pure supposition -, la contre-révolution finissait par l’emporter, ils le paieront cher tout comme le reste de leur peuple. Ils savent désormais où se trouve leur camp naturel.

Cette prise de position courageuse sur l’indépendance de la justice aurait été inimaginable avant le 22 février. La révolution démocratique et pacifique actuelle aura libéré tous les Algériens et les Algériennes, y compris en ce moment crucial, une catégorie clé de nos institutions, celle des magistrats, vous qui jusque là, à quelques exceptions près, avez accepté de servir un pouvoir fini.

Cette révolution vaincra. En reprenant à leur propre compte, publiquement et à un moment crucial des luttes populaires, la revendication d’une justice indépendante, les magistrats de notre pays auront pesé de tout leur poids dans la victoire qui s’annonce.

Vive l’Algérie Libre et Démocratique, Gloire à nos martyrs.

Le Réseau de Lutte contre la Répression
Alger, le 27 octobre 2019