Politique
Les magistrats en grève illimitée
Le mot d’ordre de grève générale commence à se propager comme une trainée de poudre : plusieurs secteurs, dont les magistrats, se sont engagés dans cette perspective.
Le fait est sans précédent. Le Syndicat national des magistrats (SNM) a annoncé, ce samedi 26 octobre, une grève illimitée jusqu’à la satisfaction de ses revendications.
Sous les cris « Justice libre, indépendante », des magistrats réclament l’indépendance de leur institution à l’issue de leur réunion qui s’est tenue ce samedi à Alger.
Après les avocats, voilà les juges qui se rebellent contre l’ordre inique et illégitime installé au pouvoir.
Dans son communiqué rendu public dans l’après-midi de samedi, le syndicat avertit que les“juges ne sont pas des troupeaux que l’on dirige de cette manière humiliante”. Voir vidéo ci-dessous.
“Prétendre assainir la magistrature et désigner les juges de manière blessante relèvent d’un narcissisme maladif qu’il convient de traiter”, écrivent les magistrats.
Le syndicat des magistrats pose désormais ses conditions pour la reprise du travail et l’arrêt de la grève.
“La révision des textes juridiques actuels qui consacrent l’hégémonie de l’exécutif sur le pouvoir judiciaire », « le gel des effets du mouvement annuel des magistrats jusqu’à son réexamen de manière légale et objective par le conseil supérieur de la magistrature« , réclament les magistrats.
Une opposition assez claire au dernier mouvement opéré par le ministère de la Justice dans le corps des magistrats ayant concerné 2998 magistrats, dont 432 ont été nommés, 343 confirmés et 1698 promus.
Le SNM s’indigne que des autorités appelés à gérer les affaires courantes prennent des décisions aussi importantes et en un laps de temps record.
Le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, a en procédé à un mouvement dans le corps des présidents et commissaires d’Etat près les tribunaux administratifs, avait indiqué, dimanche 20 octobre, un communiqué de la présidence de la République.
Pour rappel, le SNM a élu, le 27 avril 2019, Issaad Mebrouk, nouveau président, en remplacement de Djamel Aidouni, après la fin du mandat de ce dernier.