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Entre prostituée et pute 18+
Il venait de la traiter de pute et elle fit semblant de ne pas l’avoir entendu ; elle se baissa pour ramasser ses sous-vêtements bon marché au pied du lit, vêtit la petite nuisette achetée 500 Da à Meissonnier et alluma une Business Royal mentholée pour oublier le goût du pourri qui émanait de lui.
Elle se retourna enfin pour lui parler d’une voix douce mais cruellement teintée de mépris :
– Je t’ai vu à la télé, tu sais, et j’ai beaucoup, mais vraiment beaucoup rigolé ; tu parlais des valeurs en déperdition dans notre société, de la pureté de la religion et de sa beauté, de la conscience et de l’intégrité, de l’éducation sur les préceptes conservateurs des anciens et de la préservation de l’identité. Il parait que tu es journaliste, tu parles bien mais Dieu ce que j’ai rigolé ; et puis ma petite tête de prostituée s’est demandé si tu ne serais pas de ceux qui prêchent tout le contraire de ce qu’ils sont en réalité et j’ai cherché ton nom sur Google pour lire les articles que tu as publiés…
Les yeux delavés écarquillés, la bave sèche au coin des lèvres, de ces lèvres qu’on n’embrasse jamais, il avala une gorgée d’Absolut et lui lança avec dédain :
– Depuis quand les prostituées comprennent-elles les débats télévisés et les écrits des lettrés ? Tu n’es qu’une analphabète bête comme ses pieds !
Sans se départir de son sourire narquois, elle le freina dans sa lancée :
– J’ai quitté l’école très jeune mais je ne suis ni inculte ni stupide, la vie m’a beaucoup enseigné. Tiens, d’ailleurs je vais t’apprendre une chose qu’un client intellectuel m’a apprise dans une soirée. Tu sais, le genre d’intellectuel qui porte des lunettes, lit beaucoup et tire sur ce bidule qu’il appelle vaporette ; moi elle me rappelle plutôt le phallus qu’il n’a pas et qu’il voudrait compenser, mais ça c’est dû à la déformation professionnelle, il ne faut pas trop le complexer. Je te disais alors que cet intellectuel qui vapote m’a appris que le mot pute venait de putride ou de puer. Tu vois ces sous-vêtements ? Ils ne valent pas cher, mais ils sont neufs et jamais portés. J’ai un savon spécial pour mon intimité, je me douche plusieurs fois par jour et je ne fais rien sans me protéger. Je me prostitue mais je ne pue pas, je fais mon travail et je n’aime pas la saleté.
Toi par contre, tu écris ce que tu ne penses pas, tu prêches ce que tu ne fais pas, tu es l’avocat du diable pour quelques dinars payés. Tu vends ta plume, ton esprit et ton âme pour un poste, pour un logement, pour un voyage ou même pour un permis confisqué. Tu mens à tes lecteurs, tu trahis tes confrères qui ne bradent pas leur dignité et ne monnayent pas leur intégrité. Tu te mets à plat ventre, le visage enfoui dans tes faux papiers, tu lèches les bottes et les culs de tes « sidi » de la même langue qui te sert d’épée, tu fais commerce des principes et de la religion pour servir ton opportunisme de scribouillard de caniveaux des torchons et des médias de la vilité.
Tu vois, je me prostitue mais je n’ai personne à tromper, je ne prétends pas la vertu quand mon pain est de sperme mouillé ; mais toi tu te prostitues et tu trompes le monde entier. De nous deux prostitué .e .s , je crains fort que la pute c’est toi qui l’es et tu auras beau te laver rien ne pourra te purifier. Ton nom est à jamais inscrit dans la poubelle de l’histoire des journaleux de triste renommée.
Les petits yeux delavés rouges de colère, la mâchoire crispée, il leva son poing pour la frapper.
– Ne t’avise surtout pas à utiliser ta force physique sur une femme pour prouver ta piètre virilité ; tu es nu, sans pantalon ni chaussures et je suis dans mes quartiers. Un seul cri et mes collègues fidèles vont te lyncher et à la Une d’Echorouk demain on lira « Scandale du journaliste nu chez des prostituées »… Et qu’est-ce que je vais encore rigoler…
Il sortit de la chambre abattu, la queue entre les jambes comme un chien maltraité et elle lui jeta ses vêtements dans les escaliers. Il rhabilla sa fierté, ravala sa bave, essuya une larme qui perlait de son oeil délavé quand le téléphone a sonné :
– Ahlan Sidi ! Oui, bien sûr, à votre service Sidi ! La campagne sera grandiose Sidi ! An3am Sidi !
Et le sourire des vauriens hypocrites sur son visage s’est redessiné en élaborant dans sa tête les textes mensongers dans la langue du prophète qui feront l’éloge de l’élu de la mascarade législative imposée.
PS : toute ressemblance avec des personnages réels est… voulue et ils sont nombreux. Mention spéciale pour deux chaines de caniveaux qui se nomment « Le Lever du soleil » et « Le Jour » et qui sont profondes ténèbres.
Bonsoir le monde, bonsoir l’humanité !
Bien madane c est une verite je dis madane car vous etes beaucoup plus honnete et franche que beaucoup soit disant intelec journaleux respects madame car le vrai courage pour moi est de dire et faire ce qui edt justee.
C’est à couper le souffle
Oh mon Dieu !
Excellent article d actualité écrit par une journaliste Bravo Taous!
J’ai aimé.
Bravo Taous ! Quelle belle leçon pour tous ces vauriens et leurs Salamaleks
J’en ai eu la chair de poule… MERCI
Bravo vous êtes comme ma vraie soeur qui porte le même prénom qui est très lucide courageuse et juste encore Merci
Tres beau texte.
Dieu comme c’est bien réfléchi et bien dit….bravo !!!
Allah yahafdak taoues
Révérence bien basse taous. L’evantail de propos et de qualificatifs est aussi resplendissant que le plumage du taous.
Si seulement la »la dé-putée » pouvait prendre de la graine.
RESPECT MADAME,RESPECT.
Bravo 🎩🎩🎩🎩🎩🎩
Un écrit qui donne envie de lire. Le mariage du concept descriptif et celui du narratif véhiculés par un fonctionnement de la langue excellent. En plus de la gifle donnée à ce genre de personnage. Bravo !
Le sexe et la débauche sont le sujet de prédilection des zouaves et autres ( sous hommes ) comme le disait si bien Aussaresse
Une prostituée est une créature qui a donné son ame au diable, et qui a perdu toute humanite, une femme, unevrair, ne se prostitue jamais meme si elle meurtde faim….. لا تاكل الحره من ثدها
Chapeau, tellement profond.
Tres belle et majestueuse mise au point aux petits cons d’activistes et de machos . Vous me rappeler Brassens qui disait : ces vaches de bourgeois les traitent de filles de joie et en morale de la chanson il termina en disant : il aurait de peu mon cher que cette putain ne fût ta mère, cette putain dont tu rigoles parole , parole .
Très beau texte .Félicitation .
Extra.
Le plus vieux métier du monde. Si cela évite les viols et le consentement est mutuel. La trahison c’est quand les clients sont mariés et risquent de donner des maladies à leurs femmes.
Juste bravo 👏 et chapeau bas 🎩
Bien écrit ça prouve le manque d’éducation religieuse deux êtres perdu dans une société trop ouverte
Taous bien très bien tu es d’une intelligence à couper le souffle. Je suis vraiment en respect devant ton récit