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Mouvement populaire : ce qu’il faut retenir
Après le succès monumental du 34e acte de la révolution pacifique, le mouvement populaire se trouvent désormais en position de force pour empêcher le pouvoir algérien de continuer son œuvre destructrice entamée dès l’indépendance. Ce qu’il faut retenir de la semaine.
Le rejet du système et de ses élections a mobilisé des millions d’Algériens dans les grandes et petites villes du pays. En plus du rejet catégorique des élections que veut imposer le pouvoir algérien dans l’unique but de régénérer un système finissant, le mouvement populaire met l’accent sur la libération des détenus d’opinion qui croupissent dans les geôles de la junte militaire alors que les corrompus comme Tliba et autres généraux convoqués par une certaine justice n’ont pas de difficulté à passer les frontières.
La question des détenus au cœur du mouvement populaire
La rue a dénoncé vigoureusement les rafles que subissent les animateurs du mouvement populaire et la répression brutale qui s’est abattue sur les étudiants lors de leur manifestation du mardi dernier (8 octobre).
Mettre l’accent sur le drame des détenus est salutaire, car cela apportera du réconfort aux détenus eux-mêmes et à leurs familles et permettra aux manifestants d’affronter la peur que le pouvoir algérien cherche à imposer au mouvement populaire. Le fait que la rue appelle les détenus à arrêter leur grève de la faim constitue un signal fort.
Rejet du projet de loi de finances 2020 et celui des hydrocarbures
En ce vendredi 13 octobre, le mouvement populaire a exprimé son rejet des lois que le gouvernement illégitime a adoptées et que le Parlement s’apprête à voter. Il s’agit de la loi de finances 2020 et de celle sur les hydrocarbures. Ces projets de loi concoctés par le gouvernement Bedoui remettent en cause les droits sociaux des salariés et des retraités. Pire encore, le projet de loi sur les hydrocarbures hypothèque dangereusement la souveraineté du pays et ses richesses. Le régime, se sachant fini, tente d’allécher les multinationales et les puissances impérialistes pour acheter leur faveur et leur soutien. Le ministre de l’Energie lui-même avoue avoir élaboré la loi avec les grosses pétrolières étrangères !
Il est inconcevable, en effet, que les hydrocarbures qui représentent plus de 90% des exportations du pays, soient bradés pour des intérêts étrangers. Qu’adviendra-t-il des services publics, de la subvention des produits de première nécessité ? Le régime joue sa survie et n’a que faire de l’école publique ou de l’hôpital. Les enfants de la bande fréquentent des écoles privées huppées en Algérie et à l’étranger. Quand aux soins de santé, ils fuient l’hôpital public comme la peste et se font soigner pour le moindre bobo dans les hôpitaux, français, suisses ou anglais…
Le fait que le mouvement populaire se mobilise sur ces questions d’ordre économique et social est porteur de grands espoirs pour l’après-révolution. C’est la question de l’Algérie que nous voulons qui est posée. En effet, la révolution qui ne change pas la vie quotidienne des citoyens n’est pas véritablement une révolution. Les manifestations de ce dimanche 13 octobre entrent dans ce cadre.
Faisons des mardis des journées de mobilisation générale
La journée de mardi consacrée à la mobilisation des étudiants ralie de plus en plus d’autres couches de la société et constitue un moment fort de la mobilisation. Devant l’entêtement du pouvoir algérien, il faut penser à en faire une journée de grève générale et de manifestation. Cela constituera un moyen de pression efficace pour contraindre le pouvoir algérien à ouvrir des négociations sérieuses avec le mouvement populaire dans l’objectif unique de remettre le pouvoir au peuple. Le mouvement populaire décidera ensuite de la transition qu’il voudrait pour construire une nouvelle république juste et démocratique.
Il est également impératif de maintenir l’unité la plus large du mouvement et son pacifisme. Des armes fatales pour un régime habitué à semer la division et imposer son ordre par la violence aveugle. Un peuple uni ne sera jamais défait.
Mohamed Arroudj