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Santé : le chaos n’est pas inéluctable !
Huit nouveaux nés sont morts dans un incendie qui s’est déclaré dans une maternité à Oued Souf. D’autres bébés ont été blessés. Cela a provoqué une grande émotion dans tout le pays. Dans cette ville du sud les citoyens sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère, leur indignation et leur écœurement.
Le ministère de la santé a cru bon de relever de leur fonction le directeur de l’Hôpital et le responsable régional de la santé. Le ministre lui est resté en place. A travers ces décisions le ministère a voulu circonscrire « ce crime » à des défaillances individuelles et locales.
Mais-est ce pour autant la vérité ? Absolument pas. Avant Oued Souf il y a eu les accidents du CHU Mustapha Pacha, de l’hôpital Parnet, de l’EPH de Ouargla, de l’Hopital d’Oum Bouaghi. Pourquoi ? Voici ce que déclare docteur Lyès Merabet, responsable du syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) : « Les structures hospitalières sont vétustes, et les normes de sécurité incendie ne sont pas prévues dans les cahiers de charges. » Les véritables raisons sont donc ailleurs.
Il y a moins d’an an, le ministère a fait adopter « à la hussarde » une nouvelle loi sur la santé par l’APN. Pendant cinq ans, le projet était resté dans les tiroirs des ministres qui se sont succédé durant toute cette période car les quelques éléments du projet rendus publics ont créé une opposition quasi unanime. Les professionnels et leurs syndicats et de manière générale l’opinion ont multiplié les actions de protestation. Le projet reposait sur un principe recommandé par le FMI et la banque mondiale : rendre rentable ce secteur en pratiquant « la vérité des prix », en limitant l’acquisition et le renouvellement du matériel, en gelant les projets de construction d’infrastructures sanitaires particulièrement dans les zones du sud et de l’intérieur du pays, en contenant, enfin, le recrutement du personnel nécessaire.
En un mot la nouvelle loi a créé « une médecine pour les pauvres et une autre pour les riches ». Le drame de Oued Souf n’est malheureusement pas le premier. Les articles de presse en font régulièrement état.
Cette loi doit être abrogée. La santé des citoyens ne peut plus être considérée du point de la rentabilité comme l’exigent les institutions financières mondiales et les grands laboratoires internationaux.
Peut-on faire confiance à ce régime, qui se prépare à mettre en œuvre d’autres recommandations du FMI et de la banque mondiale dans « le cadre d’un plan d’ajustement structurel new look » qui touchera tous les secteurs de l’économie nationale avec le même objectif « recoloniser tout le pays »? La réponse est assurément non !
Depuis plus de sept mois le peuple tout entier est en révolution. Du nord au sud, de l’est à l’ouest il revendique le droit de décider de son avenir. Il exige le départ de tout le système responsable du chaos actuel. C’est son expérience concrète qui l’a fait accéder à ses convictions comme lorsqu’il a constaté que les haut-responsables se faisaient soigner avec les moyens du trésor public dans les hôpitaux parisiens ou de Bruxelles.
Pour en finir avec cette politique anti-ouvrière et anti-nationale, il faut en finir avec le régime qui l’a met en ouvre en obéissant à l’impérialisme.
Cette politique le régime veut l’a prolonger en organisant sa continuité à travers l’élection présidentielle le 12 décembre confisquant ainsi le droit souverain du peuple à décider pour lui-même.
Nous pouvons nous y opposer et infliger un nouvel échec au régime. Il n’y a aucune fatalité. Nous avons déjà réussit à interdire « le 5 ème mandat », l’élection du 18 avril et celle du 4 juillet. « La conférence nationale du consensus » n’a jamais pu se tenir. Notre mouvement massif et exceptionnel a tétanisé toute « la classe politique ».
Que les organisations syndicales et ouvrières rompent avec tous les fronts qui les associent aux avocats de la bourgeoisie et de l’impérialisme, ensemble réalisons notre unité, mettons en place nos comités populaires et de citoyens dans les usines, les universités, et dans les quartiers, coordonnons nous à tous les niveaux, organisons le boycott de l’élection, préparons la grève générale pour en finir avec le régime. battons nous pour la convocation et l’élection de l’assemblée constituante souveraine, pour la satisfaction de toutes les revendications démocratiques et sociales, pour un gouvernement d’unité des travailleurs et de leurs organisations.
Les militants du Comité d’Organisation des Socialistes Internationalistes (COSI) luttent là où ils sont sur cette orientation qui s’est concrétisée à Béjaïa ce 24 septembre.