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Un seul « homme providentiel » : le peuple dans la rue !
Le journal « L’Expression » roule toujours pour les puissants du moment. Cependant, son contenu n’est jamais avare de vraies informations. Ce mercredi, le quotidien consacre tout un dossier « sur les défis qui attendent le futur président ». Peu importe que l’élection n’ait pas encore eu lieu. Que le vainqueur ne soit pas connu. Pas d’hypocrisie, semble dire le journal, « nous savons tous ce qui ce passera. » Et en effet tout est cousu de fil blanc…
Depuis le 22 février, surtout depuis l’irruption du porte-parole du commandement militaire dans la crise, en demandant l’application de l’article 102, c’est-à-dire le départ de Abdelaziz Bouteflika, la colonne vertébrale du régime ne poursuit qu’un seul but : assurer la continuité du système menacée par un puissant mouvement des masses.
Pour ce faire, les résidus du régime ont utilisé de nombreux stratagèmes : la ruse, la souplesse, la séduction, la répression, mais aussi l’intégration, directement ou indirectement, à sa feuille de route, des partis politiques existants.
Tout le processus qui a conduit à l’adoption des deux lois organiques sur l’élection, à l’installation de « l’autorité électorale », à la fixation de la date de l’élection n’aurait jamais pu avoir lieu sans cette collaboration.
Les révélations du quotidien montrent jusqu’où le régime veut aller en se maintenant. Selon le journal, le futur président dissoudra l’APN pour se donner « une nouvelle classe politique ». L’APN actuelle personnalise tout ce que le peuple exècre. Il fera élaborer par des experts une nouvelle Constitution que le peuple aura à adopter par référendum. Et enfin il « modernisera l’économie algérienne », c’est-à-dire mettre en œuvre, graduellement, les recommandations du FMI et de la Banque mondiale qui visent à plus fortement « intégrer » l’économie algérienne à l’économie mondiale en ouvrant aux financiers étrangers l’investissement direct, privatiser plus encore, rétablir « la vérité des prix » dans les domaines des services et du commerce.
Ces projets sont contraires à la démocratie qui veut que le peuple est la seule source du pouvoir, que c’est le peuple qui doit, à travers ses représentants élus et révocables, décider des formes institutionnelles « du vivre tous ensemble ».C’est seulement lorsque le peuple se sera donné ses institutions que peut être décider la politique économique.
A travers les décisions déjà prises par le régime et celles annoncées par le journal, on saisit parfaitement que le prétendu dialogue n’était qu’une mystification. Le régime a décidé et il s’y maintient. Pour lui, c’est une question de vie ou de mort.
Pour les masses, toutes ces mesures signifieraient le chaos.
Mais rien n’est encore réglé : l’élection présidentielle « d’un homme providentiel » n’a pas encore eu lieu. Il est possible d’infliger à ce régime un nouvel échec en s’appuyant sur un autre « homme providentiel », celui qui par millions est dans la rue, l’université et les quartiers et qui scandent depuis près de sept mois : « système dégage », « la parole au peuple ».
Nous avons publié dans Minbar El Oummel N°34 une déclaration du Comité d’Organisation des Socialistes Internationaliste (COSI). Elle ouvre la voie à la lutte, pour la rupture de toutes les organisations se réclamant des travailleurs avec la bourgeoisie, l’impérialisme et leurs avocats, pour la réalisation de leur unité dans le combat pour la satisfaction de toutes les revendications démocratiques et sociales, pour l’Assemblée constituante souveraine, pour la grève générale pour en finir avec le régime, pour la constitution partout de comités populaires et leur coordination à tous les niveaux, et pour un gouvernement d’unité des travailleurs et de leurs organisations.