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LFC 2020 : un projet contre les travailleurs et les intérêts de la nation
Le communiqué du conseil des ministres du 11 septembre dernier est rédigé de manière à n’être pas compris par le commun des Algériens. Il utilise des mots « savants » supposés n’être compris que par les experts souvent avocats de la bourgeoisie et de l’impérialisme.
Une technique utilisée pour les mêmes raisons sur d’autres cieux : camoufler que le projet de loi de fiance 2020 prépare des coups bas contre les travailleurs et l’économie nationale. Il est en plus l’œuvre d’un gouvernement illégitime au regard de la démocratie. Il a été nommé par l’ex-président Abdelaziz Bouteflika démissionnaire sous la pression extraordinaire du mouvement populaire né le 22 février. Le mouvement n’a pas seulement montré la porte de sortie à l’ancien Bonaparte mais à l’ensemble des personnalités symboles du régime notamment les trois « B » dont Bédoui premier ministre. Il est fort de café que l’avenir du pays soit grevé par un gouvernement rejeté par tous y compris les membres du Panel.
Au regard de la légitimité démocratique comme au regard de « leur » propre légalité le gouvernement Bédoui n’a aucun droit d’engager le pays dans une voie qu’il n’a pas choisi ni approuvé. Bien au contraire, il ne s’est pas passé une semaine depuis la fin février que le peuple tout entier demande son départ et avec lui sa politique.
Le contenu du projet de loi ne peut qu’inciter les travailleurs, les étudiants et les jeunes à radicaliser leur opposition à ce gouvernement car sa politique est inacceptable. Elle ne sera pas accepter !
La politique d’austérité, initiée par Sellal et poursuivie par Ahmed Ouyahia, continue.
Le gouvernement Bédoui prévoit une baisse de 10% du budget de fonctionnement. En termes simples, cela veut dire le maintien de l’interdiction de recruter dans la fonction publique. Mesure qui a été étendue à toutes les entreprises publiques. Dans ces secteurs les départs en retraite ne seront pas remplacés. Le chômage va progresser particulièrement chez les jeunes qualifiés. Le travail précaire va s’élargir, par des CDD justifiés (remplacement pour des grossesses et longues maladies) dans le secteur public et para public et va exploser dans le secteur privé ou les contrôles seront inexistants. Cela veut également dire qu’aucune augmentation de salaire n’est prévue notamment du SMIG.
L’emploi, les conditions de vie sont menacés. Des restes à réaliser du plan de grands travaux de 2008 20% ne seront pas pris en compte. La crise du logement demeurera. Les transports en commun déclineront. Les transports inter wilayas également. Le parc ne sera pas renouvelé.
Pour faire face à la baisse des ventes du gaz et du pétrole sur le marché mondial et donc à la baisse des recettes et des réserves de change, le gouvernement Bedoui se propose d’élargir l’assiette fiscale. Les retraités et les petites gens des villes et des campagnes sont directement visés. La règle de la double imposition est maintenue car elle permet à des particuliers ou à des chefs d’entreprises étrangers de ne pas payer des impôts en Algérie
Le projet de loi prévoit aussi d’augmenter les recettes en augmentant le coût des services et des biens. Le communiqué l’indique comme étant un axe politique sans précision. On peut supposer que toutes une série de taxes seront valorisées : la TVA, les timbres, mais aussi les services essentiels eau, gaz et électricité domestique.
Dans ce cadre d’autres services jusqu’ici non payant le seront. Un projet est à l’étude pour installer des péages sur les autoroutes algériennes. Il ne s’agit pas d’une rumeur mais d’un fait qui n’a pas fait les « Unes » de la presse pourtant cela a éré annoncé par le gouvernement : « Le Premier ministre a présidé samedi une réunion interministérielle consacrée à l’examen du dossier de l’entretien de l’autoroute est-ouest et des mesures devant être mises en œuvre pour la mise en place d’un système de péage. »
Le caractère national de l’économie nationale est frontalement frappé par le projet. Le gouvernement décide de supprimer la règle 51-49, pourtant minime, pour permettre aux investisseurs étrangers d’investir sans aucune restriction. Cette règle a été, dès sa promulgation, combattue par l’Union européenne, et d’autres puissances financières mondiales.
Désormais les financiers étrangers pourront s’installer sans aucune restriction. A terme ils pourront rapatrier leurs dividendes. Cette mesure est cependant limitée aux secteurs non stratégiques. Qu’en sera-t-il à terme ? Le projet de loi sur les hydrocarbures (que Total avait anticipée pour tenter de devenir plus importante que la Sonatrach) n’a toujours pas été rendu public. Il faut seulement savoir que les PMI/PME, qui sont visées, emploient le plus grand nombre de salariés. Cette mesure est anti nationale car elle favorise « la recolonisation » de l’économie algérienne.
Elle se conjugue avec une autre qui, elle, doit étrangler les entreprises publiques et les rendre dépendantes du capital financier mondial.
En effet, le communiqué du premier ministère indique que « Le projet de loi propose la possibilité de recourir, de façon sélective, au financement étranger auprès des institutions financières mondiales de développement en vue de financer les projets économiques structurels et rentables avec des montants et des délais conformes à la rentabilité de ces projets et leur solvabilité ». En d’autres termes le gouvernement autorise les entreprises à s’endetter pour réaliser certains projets. L’endettement se fera selon les règles des « clubs de Paris » ou des «clubs de Londres »
En résumé le le projet de loi de finance 2020 est un plan de guerre contre les travailleurs et les petites gens des villes et des campagnes. Il est aussi un plan de guerre contre l’économie nationale. Une autre politique économique est possible développant l’économie du pays au seul profit des masses populaires. Elle suppose préalablement de mettre fin à ce régime et à toutes ses institutions. Toutes anti-démocratiques, anti-nationales, et anti-ouvrières.
Nadia Sabry
Pauvre Algérie, riche par ses ressources naturelles presque inupuisables( pétrole, gaz, energie solaire, richesses minérales et marines, terres agricoles fertiles,…etc) et pauvre parcequ’il n’est de richesse que d’homme.