Politique
Gaïd Salah remobilise les manifestants
D’aucuns estiment que la rue algérienne a renoué en ce vendredi 6 septembre avec les fortes mobilisations d’avant la période estivale et la canicule qui avaient quelque peu pesé sur le mouvement.
En effet, la dernière « suggestion » du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, de convoquer le corps électoral le 15 septembre prochain pour tenir l’élection présidentielle en décembre, remobilise les manifestants qui ont été plus nombreux ce vendredi 6 septembre.
Dans pratiquement toutes les wilayas du pays, les citoyens sont sortis pour dire non aux élections présidentielles que le vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah veut faire passer de force.
Pourtant, le haut commandement militaire connait bien les exigences des manifestants qui ne veulent plus voir leurs voix détournées et qui exigent un changement de système pour plus de liberté et de justice sociale.
A Béjaïa, tout comme à Alger et dans d’autres wilayas, « Barakat barakat min khitab al thakanat ! » (ça suffit avec les discours des casernes !) est le nouveau slogan introduit dans la marche de ce 29e vendredi de la révolte populaire.
Il s’agit là d’un message fort destiné au chef d’état-major de l’Armée nationale et populaire (ANP) et vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah qui a adressé jusqu’à présent 24 discours politiques !
Une inflation de discours que les citoyens ont bien noté, eux qui veulent en finir avec le pouvoir exorbitant de l’armée et qui répètent chaque semaine « Oui à un Etat civile et non à un Etat militaire » et « Y’en a marre des généraux ».
D’autres slogans ont été fortement scandés ce vendredi : « Grève générale le 15 septembre », « Assemblée constituante souveraine », « Libérez les détenus » et « Non aux élections avec la mafia ».
L’Instance de dialogue et de médiation présidée par Karim Younès n’a pas échappé aux critiques des manifestants. « Karim Younes à la poubelle », ont scandé les manifestants de Béjaïa d’où est originaire le coordonnateur du panel.
I. Farès