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L’économie algérienne grippée par le blocage politique

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Six mois de contestation populaire n’ont toujours pas débouché sur une solution politique. Une 29e demain vendredi. L’économie du pays commence à souffrir de ce blocage politique.

L’entêtement du pouvoir à maintenir su agenda contre la volonté populaire a conduit à un blocage de l’économie algérienne et de ses institutions.

Les grandes entreprises privées dans le collimateur de la justice ont été les premières à voir leur activité se gripper, voire totalement s’arrêter suite à l’arrestation de leur PDG poursuivi pour corruption. Le cas le plus emblématique est celui du groupe de BTP appartenant à Ali Haddad. Depuis que l’ancien dirigeant du patronat proche du clan Bouteflika est en prison, les comptes de ses sociétés sont gelés. Certains de ses employés ont été licenciés, d’autres ne sont plus payés. Les grands chantiers en cours sont suspendus et les entreprises dans lesquelles le groupe a des participations sont elles aussi paralysées, elles n’ont le droit ni d’importer ni de régler leurs factures.

La justice a désigné la semaine dernière des administrateurs indépendants pour que ces entreprises puissent reprendre une activité normale.

Cela concerne les groupes de Ali Haddad, des frères Kouninef et de Mahieddine Tahkout. D’autres nominations devraient avoir lieu dans les prochains jours pour les autres sociétés concernées. Cette opération main propre a vitrifié une partie de l’activité privée mais ce n’est qu’une partie du problème.

C’est surtout l’impasse politique qui a figé l’activité économique estime l’économiste Fatiha Talahite. Tous les marchés dans lesquels l’Etat est impliqué sont bloqués. Le bâtiment en est la première victime. Faute de perspectives, de cadre institutionnel clair les entreprises reportent leurs investissements. Faute aussi de soutien financier. Les banques sont devenues très frileuses dans les prêts qu’elles veulent bien accorder.

En revanche l’Algérie continue à exporter son gaz et son pétrole.

Les vannes de l’or noir et de l’or bleu sont toujours ouvertes et c’est capital puisque ces hydrocarbures sont la vache à lait de l’Etat : elles représentent 60% de ses recettes, et ce sont aussi les grands pourvoyeurs de devise puisque le pétrole et le gaz c’est 95% des exportations algériennes. La Sonatrach, la société nationale des hydrocarbures et ses 100 000 salariés sont toujours au travail.

Le PDG a tenu hier, mercredi, une conférence de presse pour le confirmer et démentir les rumeurs sur le gel des négociations avec les partenaires étrangers, des majors très recherchées pour relancer la production algérienne.

Est-ce que le gouvernement a pris des mesures pour soutenir l’activité?

Il y a aujourd’hui en Algérie un président par intérim et un gouvernement qui gère les affaires courantes. Cette équipe a surtout évité d’alimenter le mécontentement populaire en retenant la mise en oeuvre des lois destinées à ouvrir l’économie. Sa priorité absolue c’est de résorber le double déficit du pays, le mal chronique de l’économie algérienne. Déficit des comptes extérieurs, le déficit commercial s’est aggravé de 12% au premier semestre malgré les restrictions aux importations.

La tâche est ardue car ces restrictions ont contribué au ralentissement économique en privant l’industrie automobile par exemple des kits d’assemblage qu’elle importe pour monter les voitures. Le déficit jumeau, c’est celui des comptes publics. La loi de finances 2020 est en cours de préparation. Ce sera une fois encore un exercice d’équilibriste rendu encore plus périlleux par d’une part le recul des recettes pétrolières et d’autre part des cours mondiaux plutôt orientés à la baisse. RFI

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