Politique
Le PT dénonce l’ingérence du FMI
Le secrétariat permanent du Parti des travailleurs (PT) a rendu publique aujourd’hui une déclaration dans laquelle il revient sur l’actualité sociale.
Le PT dénonce l’ingérence du FMI dans les affaires internes de l’Algérie, ingérence qu’il qualifie d’inacceptable et de provocation à l’égard du peuple algérien qui tient à sa souveraine nationale.
Nous reproduisons ci-dessous la déclaration du Parti des travailleurs dont la porte-parole, Mme Louisa Hanoune, est emprisonné par le chef d’état-major de l’armée, le général major Ahmed Gaïd Salah. Document.
Un quotidien national vient de rapporter dans son édition du mardi 03 septembre une information selon laquelle « une délégation du Fonds monétaire international (FMI) devrait arriver à Alger le 8 du mois en cours pour des consultations avec les autorités algériennes (…) ». Le quotidien précise que « les experts du FMI devraient séjourner à Alger pendant une semaine ; une période durant laquelle ils devraient rencontrer des membres du gouvernement, le gouverneur de la Banque d’Algérie et les responsables d’autres institutions ».
Cette visite, si elle venait à se confirmer, serait une ingérence inacceptable et une provocation à l’égard du peuple algérien qui ne cesse de réaffirmer depuis le début de la révolution du 22 février son refus de toute ingérence dans les affaires du pays.
Dans toutes les manifestations, sur tout le territoire national, des manifestants brandissent des pancartes et des banderoles sur lesquelles sont inscrits des slogans tels que « Ni Washington, ni Paris, ni Riadh, ni Abu Dabi, la solution est en Algérie ».
Le Parti des travailleurs, qui a toujours milité pour la souveraineté de la nation algérienne, pour la souveraineté de toutes les nations et peuples opprimés par l’impérialisme, n’a cessé d’œuvrer à organiser la défense de cette souveraineté en organisant notamment plusieurs conférences internationales ici même en Algérie, considère que la venue de cette délégation du FMI dans notre pays et en ce moment précis comme une ingérence intolérable.
Le Parti des travailleurs considère qu’aucun algérien attaché à la souveraineté de notre nation ne peut accepter que les experts de cette institution qui a imposé des plans meurtriers mettant en faillite de nombreux pays dans le monde, conduisant plusieurs d’entre eux à la dislocation, viennent nous dicter leurs orientations économiques et leurs réformes.
Le peuple algérien n’a pas oublié son sinistre Plan d’ajustement structurel (PAS), imposé à notre pays dans les années 1990 et qui a conduit notamment à la fermeture de 1500 entreprises publiques et au licenciement de centaines de milliers de travailleurs.
Ni Fonds monétaire international (FMI), ni Banque mondiale, ni OMC ni Accord d’association avec l’Union européenne, la politique économique doit être exclusivement algérienne. Cela veut tout simplement dire des politiques conformes aux aspirations de la majorité du peuple algérien.
Et des politiques conformes aux aspirations du peuples sont contradictoires avec les orientations que vient de donner le chef de l’Etat au chef de Gouvernement, à savoir « l’adoption d’une politique de rigueur dans la préparation du projet de Loi de finances pour l’exercice 2020 ». La rigueur économique, la maîtrise des dépenses publiques et la réduction du déficit budgétaire, telles que prônées Bensalah est le propre des politiques suggérées par le FMI qui envoie très prochainement ses experts dans notre pays.
La majorité ne saurait accepter ces politiques contre lesquelles elle se révolte partout dans les villes comme dans les campagnes, car elles la plongent déjà dans la misère et la précarité du chômage, du manque d’eau potable, d’absence de raccordement au gaz et à l’électricité, du manque de logements, de la dégradation des prestations médicales dans les hôpitaux, quand ils existent, etc.
C’est pour en finir avec cette situation de mal-vie que le peuple s’est révolté le 22 février et que, malgré les menaces, la répression, les manœuvres politiques, il maintient sa mobilisation, seule issue pour en découdre avec ce système qui est seul responsable de cette situation.
Pour protéger la nation, défendre l’unité de l’Algérie, son indépendance et sa souveraineté, il faut donner la parole au peuple pour qu’il définisse lui-même, en toute liberté et démocratie, la nature et la forme des institutions à mettre en place à travers l’Assemblée constituante souveraine.
Le Secrétariat permanent du Bureau politique
Alger, le 04 septembre 2019