Politique
La Voie ouvrière pour le socialisme (VOS) à propos de la CAN-2019
Nous reproduisons ci-dessous l’article « CAN 2019 : l’Egypte ou le revers de la médaille » publié par la Voie ouvrière pour le socialisme (VOS).
Les nombreux jeunes Algériens qui se sont rendus en Egypte pour supporter l’équipe nationale de football ont été choqués par la situation sociale désastreuse dans laquelle vivent les couches populaires. Leurs vidéos montrant les mendiants qui jonchent les rues du Caire et les pauvres enfants qui cirent les chaussures des passants ont fait le tour des réseaux sociaux. Il y’a de quoi être choqué. Dans ce pays de 99 millions d’habitants, une minorité de riches baignent dans l’opulence tandis que la majorité de la population est condamnée à faire la manche pour quémander un dirhem ou contraindre ses enfants à faire de sales besognes pour se nourrir.
Selon les chiffres officiels, 28% d’Egyptiens vivent sous le seuil de la pauvreté et près d’un 1,6 millions d’enfants sont condamnés à travailler pour se nourrir dans ce pays où l’accès aux besoins élémentaires est réservé à une couche de privilégiés. Ce sont ces conditions qui avaient poussé, en 2011, les couches populaires à se révolter contre Moubarak qui les tenaient des années durant sous sa dictature. 8 ans après le soulèvement populaire, Moubarek et ses enfants sont balayés, mais le système qui produit ces injustices reste toujours en place.
Aucun pays n’est épargné et l’Algérie n’est pas à l’abri
Ces images révoltantes n’ont pas échappé aux soutiens du régime qui les ont vite intégrées dans leur propagande, comme ils ont à chaque fois instrumentalisé le drame Libyen et la catastrophe syrienne pour dissuader les Algériens de poursuivre leur lutte pour le changement du régime. Certains ont même expliqué que l’Algérie ne peut en aucun cas vivre une situation semblable à celle que traverse l’Egypte qui selon eux ne dispose pas des mêmes richesses et qui en plus, souffre de la surpopulation.
Ce qui est bien évidemment une absurdité, puisque l’Algérie a traversé une situation semblable à la fin des années 80 et durant les années 90 en dépit de sa production d’hydrocarbures et de sa population qui ne dépassait pas les 25 millions.
Le mal du capitalisme sévit partout
L’Egypte n’est pas un cas isolé, la même injustice sévit partout dans le monde. En plus de la mort qui pourchasse les couches populaires dans les zones en proie à des conflits armées, la misère, la famine, le chômage et l’exploitation condamnent des millions de personnes à travers le monde. Dans de nombreux pays sous-développés les rangs des pauvres grossissent. Dans son dernier rapport l’ONU compte 1,3 milliard de personnes vivant dans la pauvreté. Même dans les pays industrialisés, les couches populaires ne sont pas épargnées. En Grèce, 35% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté, l’Espagne compte plus de 13% de chômeurs, les français pauvres représentent 17% de la population.
Dans tous les pays, les bourgeois et les Etats font payer la crise aux travailleurs et aux couches populaires. Partout, on prêche le même discours et on emploie les mêmes méthodes ; sauver les riches à coup de milliards et de subvention au nom du sauvetage de l’économie nationale, tandis qu’on exige des travailleurs et des populations de consentir des sacrifices et de renoncer à leurs droits acquis par les luttes héroïques de leurs ainés.
Par leur unité, les travailleurs peuvent vaincre et montrer la voie aux exploités du monde entier
Si les couches populaires Egyptiennes subissent cette crise c’est parce qu’elles n’ont pas réussi encore à vaincre le régime capitaliste dans leur pays. S’il y’a une leçon à en tirer, c’est justement de ne pas lâcher et surtout de ne pas confier notre sort à nos ennemis ou à nos faux alliés. En Algérie, la crise pointe déjà son nez et les gouvernants vont faire comme leurs prédécesseurs, c’est-à-dire défendre toujours les intérêts des patrons algériens et étrangers. C’est pour cela que les travailleurs algériens doivent éviter les erreurs de leurs frères égyptiens pour ne pas subir les mêmes conséquences. Ce n’est pas une fatalité, la classe ouvrière algérienne peut vaincre si elle s’organise pour défendre ses propres intérêts.
Cette voie permettra aux travailleurs algériens de se défendre et de montrer la voie l’ensemble des exploités de toute la région. Nos ainés avaient montré, par le passé, la force des damnés et leur capacité à abattre le colonialisme, nous pouvons, nous les travailleurs algériens défricher, aujourd’hui, le chemin de la lutte contre le capitalisme et redonner espoir aux exploités du monde entier.