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Le Réseau de lutte contre la répression s’indigne de « la main lourde de la justice »
Le « Réseau de lutte contre la répression, pour la libération des détenus d’opinions, et pour les libertés démocratiques » a rendu public hier 30 juin un communiqué dans lequel il « s’indigne de la main lourde de la justice sur des citoyens algériens qui ont exercé leur droit à la libre expression » et dénonce l’arrestation du commandant Lakhdar Bourgeaa. Nous publions ci-dessous le communiqué N°6 du Réseau :
16 personnes dont des élus ont été déférées aujourd’hui devant le tribunal de Sidi M’hamed, Alger. Après avoir été entendu par un juge d’instruction, toutes ces personnes ont été placées en détention provisoire sur la base de l’article 79 du code pénal et au motif explicite de s’être rendus coupables d’ »atteinte à l’unité nationale ».
Le réseau de lutte contre la répression, pour la libération des détenus d’opinion et pour les libertés démocratiques rappelle que ces personnes dont la liste nominative sera communiquée ultérieurement ont été arrêtées par les services de sécurité durant la marche populaire du vendredi 28 juin 2019, alors qu’elles arboraient l’emblème amazigh en même temps que les couleurs nationales.
Le réseau rappelle que le port de l’emblème amazigh, référence parmi d’autres de notre ancrage identitaire amazigh, n’est ni un crime ni un délit dans notre pays, l’Algérie, où la Constitution reconnait Tamazight comme langue nationale depuis 2002 et langue officielle depuis la révision de la Loi fondamentale en février 2016, en résultante de longues luttes pour le recouvrement de notre identité nationale pleine et entière .
Le réseau s’offusque de la décision de placer sous mandat de dépôt, autre appellation de la détention provisoire, des citoyens algériens qui n’ont commis aucun outrage ni infraction à la loi et qui dans ce moment collectif d’appel au changement et à la démocratie, ont eu l’élan de rappeler leur attachement à la culture et à l’histoire ancestrales de leur pays.
Le réseau s’indigne de la main lourde de la justice sur des citoyens algériens qui ont exercé leur droit à la libre expression sur une question par ailleurs consensuelle.
Le réseau prend à témoin les Algériens et tient pour responsables les autorités judiciaires d’abus de pouvoir.
Le réseau exprime enfin sa profonde indignation suite à l’arrestation ce jour du moudjahid Lakhdar Bouragaâ et appelle à la libération des citoyens algériens emprisonnés pour leurs opinions et activités politiques.
Alger, le 30 juin 2019