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Tizi Ouzou : les universitaires dénoncent une « justice aux ordres »
Le collectif des enseignants de la Faculté des sciences économiques, des sciences de gestion et des sciences commerciales (FSESGSC) de Tizi Ouzou a rendu public hier 24 juin un communiqué dans lequel il dénonce l’incarcération injuste des jeunes manifestants. Nous publions ci-dessous le communiqué :
La justice aux ordres, pour satisfaire les lubies autocratiques du chef d’état-major, a procédé injustement dimanche 23 juin 2019 à la mise sous mandat de dépôt d’une vingtaine de jeunes après être malmenés, violentés et arrêtés lors du 18e vendredi du mouvement révolutionnaire du peuple algérien.
Ayant brandi le fanion berbère, ces jeunes actuellement incarcérés à El Harrach illégalement, n’ont porté atteinte ni à l’unité nationale, ni à l’emblème officiel, au contraire les deux drapeaux s’étant côtoyés depuis le 22 février ont rendu possible aussi bien la fraternité entre les Algériennes et les Algériens que la solidarité et la reconnaissance de leur identité berbère millénaire.
Accuser ces jeunes de vouloir attenter à l’unité nationale est un énorme mensonge, indigne même d’une justice « dépendante ». Leur emprisonnement est une manœuvre perfide des tenants du pouvoir actuel, en vue de semer la confusion et d’attiser la haine au sein du mouvement, de détruire l’unité et la solidarité entre les Algériens, somme toute de contrer la révolution en cours.
Nous collectif d’enseignants, tout en dénonçant et condamnant ces manœuvres criminelles et antipatriotiques, nous engageons à poursuivre d’une façon persévérante la dynamique révolutionnaire jusqu’à la concrétisation de ses objectifs : Etat civil, Etat de droit, justice indépendante, république démocratique et sociale…
Convaincus du caractère inique et arbitraire de ces arrestations, nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de ces détenus politiques et l’arrêt de l’instrumentalisation des forces de l’ordre et de l’appareil judiciaire à l’encontre du peuple algérien.