Chronique
Fixons des objectifs à nos vendredis !
Comment est-ce possible qu’en ce vendredi de la défiance, où le peuple a pu et su donner une leçon d’unité et de sagesse aux fauteurs de fitna (discorde) et à leur tête Gaïd Salah, rebaptisé « Naima Salhi », les travailleurs (euses), les retraités (ées), les chômeurs ont enregistré une défaite ?
C’est vrai qu’on devait faire face à un « vendredi 13 », maudit par les propos irresponsables de Gaid Le Sissi, c’est vrai qu’on devait surmonter ce piègeposé cyniquement par le commandement militaire, c’est vrai que l’affront fait à notre conscience politique exigeait une réponse à la mesure des défis de l’heure !
Il n’en demeure pas moins que nous avons enregistré une défaite politique sur le terrain des luttes sociales et syndicales dont le prix sera chèrement payé si le mouvement populaire en cours ne prend pas la juste mesure des enjeux historiques de son combat.
Perdre la bataille de la réappropriation de l’Ugta, en laissant Sid-houm Saïd tenir paisiblement le congrès de la bureaucratie syndicale le vendredi, où le peuple défie héroïquement Gaid Salah, est très significatif des limites de notre mouvement populaire.
Il est urgent que les militants politiques, soucieux de donner à la révolte en cours des perspectives concrètes permettant de dépasser cette situation de « ni guerre ni paix », s’impliquent sérieusement dans l’organisation du mouvement, en commençant par associer à nos vendredis de la dignité des objectifs « modestes » !
La réappropriation de l’Ugta, tout comme la libération des détenus politiques, la constitution de comités de quartier, de village, d’entreprise, de femmes… sont des objectifs certes « modestes », au regard du cap « yatnahaw gaâ » fixé par le mouvement populaire, mais d’une importance stratégique pour l’issue de la Révolution !
M. F.