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Mahmoud Rechidi (PST) : « Un monologue antidémocratique nommé dialogue ! »
Le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST), Mahmoud Rechidi, a réagi aujourd’hui 1er juin à l’appel au dialogue lancé par le chef de l’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd Salah. Nous publions ci-dessous la réaction de Mahmoud Rechidi :
Le dialogue suppose deux parties au moins. Si l’une des parties est le peuple algérien, seul détenteur de la souveraineté et source de toute légitimité, quelle est l’autre partie au dialogue ? Puis, quelle légitimité peut avoir ce pouvoir militaire de fait, incarné par M. Gaid Salah, pour imposer un tel « dialogue-monologue » dont le contenu et les limites sont préalablement établis et de façon unilatérale ?
Ainsi, aucune leçon n’est donc tirée du fiasco des deux présidentielles avortées d’avril et de juillet. Aucune volonté palpable de respect du peuple algérien qui rejette clairement l’ensemble du système autoritaire et corrompu, ses politiques libérales destructrices et le désastre social qu’elles a engendré.
Pire, le pouvoir militaire de fait s’inscrit dans une sorte de recomposition du pouvoir politique à son profit mais dans la continuité du régime. C’est la lecture qu’on peut faire de sa « campagne anticorruption » qui vise les factions oligarchiques rivales, d’un côté, et son attachement ferme à la constitution du régime Bouteflika qui les a enfantées, de l’autre.
En tout état de cause, sans l’arrêt de la répression, sans la libération immédiate de tous les détenus d’opinion et sans la levée de toutes les entraves à l’exercice effectif de toutes les libertés démocratiques, aucun dialogue ne peut avoir un sens pour tous ceux et celles qui luttent pour que le peuple algérien puisse recouvrer de nouveau sa dignité, sa liberté et la justice sociale pour laquelle il aspire.
La lutte continue !