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Panique au sommet
La situation politique actuelle est d’autant plus inquiétante pour tout un chacun que l’impossibilité (ne serait-ce que du point de vue matériel), de la tenue des présidentielles le 4 juillet prochain, se conjugue aux velléités répressives de plus en plus palpables du pouvoir.
Ce qui, en toute logique préfigure un passage en force des autorités, porteur de tous les risques pour la stabilité et la sécurité nationales.
Moins d’une semaine avant le 19 mai prochain, date d’expiration du délai des dépôts des dossiers de candidatures au Conseil Constitutionnel, pas un seul candidat sérieux au rendez-vous, ni aucun autre n’ayant, à notre connaissance, fait l’annonce de la collecte des signatures requises pour valider sa prétention de briguer la magistrature suprême.
Et quand bien même des personnalités politiques moins bouffonnes que les quelque 70 candidats à la candidature, (selon le décompte officiel), reviendraient à de meilleurs sentiments vis-à-vis de la feuille de route du pouvoir, il est évident qu’ils ne réussiront pas à collecter le nombre de signatures exigé en moins de 7 jours.
Et même si par miracle, ils y parvenaient, il faudra encore faire revenir à « la raison » tous ces élus de dizaines de communes et autres magistrats ayant annoncé leur refus d’encadrer la présidentielle du 4 juillet.
L’impasse est donc totale, plus pour le pouvoir que pour le peuple, ce dernier ayant pour lui la force du nombre en mouvement et dans la communion, mais aussi la légitimité… constitutionnelle le consacrant comme source de tous les pouvoirs et détenteur souverain de la décision politique.
Un droit qu’il fait valoir d’autant plus légitimement et légalement qu’il le réclame conformément aux dispositions constitutionnelles, Constitution que le pouvoir, paradoxalement, lui oppose pour justifier sa propre démarche…
Le pouvoir semble s’être donc piégé, à ce point, à force d’entêtement et par une espèce de peur panique d’une déchéance sans gloire ni clémence, qu’il n’a d’autre choix que de puiser dans ses « fondamentaux » en pareil cas : l’intimidation de ses opposants et l’instrumentalisation de ses appareils de propagande, dont certains médias. L’affolement du pouvoir semble tel, qui plus est, qu’il ne s’embarrasse pas même du moindre tact ou diplomatie pour contraindre les uns et les autres de ses opposants à se « mettre en veille ».
L’illustration stupéfiante nous est parvenue du journal El-Moudjahid, qui, sans ciller, a affirmé samedi dernier, que le pouvoir compte «mettre hors d’état de nuire tous ceux et toutes celles qui entravent l’aboutissement du processus légal, passant nécessairement par la tenue d’une présidentielle » !
Une peur panique évidente faisant dire et écrire n’importe quoi aux tenants du « processus légal », autrement ils sauraient qu’on ne peut, à moins d’être habité par Néron, de « mettre hors d’état de nuire », un peuple tout entier.
Hakim O.
Cette analyse que nous publions de notre ami Hakim Outoudert est publiée dans le journal La Cité. Nous la publions avec son aimable autorisation.
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