Connectez-vous avec nous

Chronique

Gaïd Salah sacrifie Bouteflika pour sauver le système et menace le peuple

Publié

le

C’est dans un contexte de révolte populaire et de crise politique du régime et après plus de 5 semaines de marches, de rassemblements et de grèves que le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense Gaïd Salah a demandé ce mardi 26 mars l’application de l’article 102 de la Constitution prévoyant la procédure d’empêchement (l’ex-article 88 tant revendiqué par une partie de l’opposition dite « démocratique » depuis 7 ans) pour sauver le système.

Le mouvement a commencé à gagner en maturité politique et organisationnelle, contraignant Bouteflika à renoncer à un 5e mandat, mettant à nue l’oligarchie au pouvoir et demandant une Assemblée constituante pour fonder une République basée sur la satisfaction des besoins socio-économiques et politiques des plus démunis.

La dynamique des luttes sociales et politiques est telle qu’on peut qualifier le contexte de prérévolutionnaire. L’accentuation de l’activité des masses a isolé de fait le staff politique dirigeant, mettant Bedoui dans l’impossibilité de constituer son gouvernement. Le personnel politico-administratif, allant des dirigeants des partis pro-Bouteflika aux ministres, en passant par les procureurs, les juges et les bureaucrates des organisations satellitaires, s’est désolidarisé du projet d’un 5e mandat pour rejoindre le « hirak ». Certains patrons ont été contraints de faire fuir leurs fortunes. D’autres ont fait semblant d’épouser la cause du peuple en vue d’une reconfiguration future du système. La dynamique a enfin touché les rangs de la police et des soldats qui ont ouvertement sympathisé avec les manifestants.

Le mouvement a donné lieu à une multiplication des marches, des rassemblements et des grèves allant au-delà des revendications de « départ du régime » : les couches populaires veulent plus de respect et de dignité, leur part des richesses produites et une participation plus active dans la gestion des affaires de la cité. Le mot d’ordre de grève générale qui commence à faire son chemin ces derniers temps a certainement donné des sueurs froides.

C’est cette perspective ouverte d’un possible chamboulement fondamental de l’ordre social qui fait peur à beaucoup de faiseurs d’opinion et a fait sortir de sa « réserve », pour la énième fois, le soldat Gaïd Salah qui dira clairement : « Dans ce contexte, il devient nécessaire, voire impératif d’adopter une solution pour sortir de la crise, qui répond aux revendications légitimes du peuple algérien, et qui garantit le respect des dispositions de la Constitution et le maintien de la souveraineté de l’Etat. Une solution à même d’aboutir à un consensus de l’ensemble des visions, et faire l’unanimité de toutes les parties, à savoir la solution stipulée par la Constitution, dans son article 102.»

L’objectif premier de cette sortie étant de sauver le système en réactivant le jeu institutionnel et constitutionnel, dans l’espoir d’étouffer la dynamique sociopolitique du mouvement ! Pourtant ce sont eux qui ont mis à mal la légitimité des institutions et violé la Constitution. Il s’en trouvera sûrement des partis politiques, des journalistes, des militants, apeurés par la perspective de cette révolte des gueux, pour encenser l’annonce de Gaïd Salah et mettre en doute la capacité du peuple à prendre en main son  destin. Le ton est donné par Gaïd Salah en personne : « En dépit du caractère pacifique et du civisme qui caractérisent ces marches jusqu’à présent, (…), il est de notre devoir de souligner que ces marches pourraient être exploitées par des parties hostiles et malintentionnées, aussi bien de l’intérieur et que de l’extérieur, qui usent de manœuvres douteuses visant à attenter à la stabilité du Pays. Des desseins abjects que ce peuple conscient et éveillé saura mettre en échec.»

Un vieux refrain qui ne convainc plus le peuple qui a prouvé que la seule menace de déstabilisation qui a toujours pesé sur le pays est celle qui découle d’un système injuste socialement et fermé politiquement.

Amélia Guatri

1 Commentaire
S'abonner
Me notifier des
guest
1 Commentaire
plus anciens
plus récents plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments
TOZ
TOZ
4 années plus tôt

Soyez plus subtils, ça se voit trop que vous faites partie de la bande à Soros et que vous cherchez à provoquer une insurrection à la libyenne. Et je suis pour une deuxième république mais on n’a pas besoin d’une bande de sionistes à la botte dans votre genre.Dégagez de notre soleil, vautours !

ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

Publicité

ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

A La Une

Articles récents

Coronavirus en Algérie

Populaires

1
0
J'adorerais vos pensées, veuillez commenter.x