Société
Nadia Madassi présentatrice de Canal Algérie démissionne
La présentatrice du journal télévisée de Canal Algérie, Nadia Madassi, a claqué la porte de cette chaîne publique lundi.
Nadia Madassi est la journaliste qui a annoncé à la télévision algérienne la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat.
La présentatrice du JT de 19 heures de la chaîne Canal Algérie a démissionné de son poste ce lundi 4 mars. Elle a pris cette décision, furieuse de s’être vue remettre à la dernière minute la veille la déclaration écrite du président Abdelaziz Bouteflika, dont elle a dû donner lecture à l’antenne, selon un de ses collègues.
Ancienne journaliste de la radio publique, Nadia Madassi présentait depuis 15 ans le journal télévisé du soir de Canal Algérie.
A l’ouverture du journal télévisé dimanche soir, Nadia Madassi a donné lecture d’extraits d’une « lettre » à ses concitoyens du chef de l’Etat qui y confirmait notamment sa candidature à un 5e mandat, malgré la contestation massive que celle-ci a déclenchée en Algérie.
« On lui a remis à la dernière minute le message du président Bouteflika », elle « a été mise mal à l’aise. Elle a très mal vécu cet épisode, elle a décidé de ne plus présenter le JT et de rejoindre la rédaction », a déclaré à l’AFP un journaliste de Canal Algérie, chaîne francophone de la télévision publique.
« C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Depuis le début des manifestations, on ne nous laisse pas travailler », a souligné ce collègue.
Des pressions venant de la hiérarchie
Des journalistes de l’audiovisuel public algérien – dont Nadia Madassi – ont récemment dénoncé les pressions exercées par leur hiérarchie concernant la couverture de l’actuelle contestation de la 5e candidature à la présidentielle de Abdelaziz Bouteflika, un mouvement jamais vu depuis qu’il est arrivé à la tête de l’Etat il y a 20 ans.
Radio et télévision publiques ont d’abord totalement passé sous silence les nombreuses et massives manifestations, avant d’en faire état en atténuant les mots d’ordre.
Dans son message lu dimanche soir, le président Bouteflika, 82 ans et affaibli par des problèmes de santé, s’engage, s’il est réélu le 18 avril, à ne pas terminer son mandat et céder la main à l’issue d’une présidentielle anticipée, organisée après une conférence nationale devant réformer profondément le régime actuel.
C’est la première démission de la télévision publique. On se souvient qu’une autre journaliste de la chaîne III a aussi claqué la porte il y a quelques jours. Avec AFP
Radio et télévision publiques ont d’abord totalement passé sous silence les nombreuses et massives manifestations, avant d’en faire état en atténuant les mots d’ordre.