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France: polémique autour d’un possible retour au cumul des mandats
On pensait le débat tranché. Le non-cumul des mandats pour les parlementaires a été voté en 2014, sous François Hollande.
Les sénateurs et députés élus ou réélus en 2017 ne peuvent pas être, en plus, maire ou président d’un conseil régional, départemental ou intercommunal. Mais mercredi, dans une interview au journal L’Opinion, le ministre des Relations avec le Parlement, le centriste Marc Fesneau, a jugé qu’il était bon de s’interroger sur cette règle, estimant que les fonctions locales permettent aux élus de conserver un lien avec les territoires. Une position défendue également par le président du MoDem François Bayrou pour qui il faut consulter les Français. Mais cette opinion ne fait pas l’unanimité parmi les députés.
Marc Fesneau ne propose pas de revenir totalement en arrière. Reprenant une hypothèse émise par Emmanuel Macron lors du lancement du « grand débat national » il y a 15 jours, le ministre estime que pour les petites villes uniquement, on pourrait rétablir le cumul avec pour objectif de recréer des liens entre élus locaux et nationaux.
Le député Les Républicains (LR) Philippe Gosselin applaudit. « Je crois qu’il est important d’avoir des élus à portée d’engueulades. C’est-à-dire qu’on peut croiser, qu’on peut interpeller, avec qui on peut échanger », dit-il.
Du côté de La République en marche (LREM) certains disent pourquoi pas ? Quand d’autres sont catégoriques. Changer les règles du non-cumul des mandats, c’est non pour Guillaume Chiche. « Je pense tout simplement que quand on a un mandat, on l’exerce à temps plein et ça prend énormément de temps », commente le Marcheur.
Un avis partagé par l’Insoumis Alexis Corbière. « Moi qui suis député, je suis peut-être un peu limité intellectuellement, mais je ne peux pas faire autre chose. Non, mais il n’y a pas de débat qui naît, il y a une opération politique de ministres qui ne savent plus quoi dire pour essayer de dire que ça va bouger et qui inventent le fait qu’il y aurait dans ce pays une volonté de remettre en cause le non cumul des mandats. C’est absurde », lance-t-il.
Certains estiment que le gouvernement cherche surtout un moyen d’apaiser la gronde qui monte du côté du Sénat et de son président Gérard Larcher face à la future réduction du nombre de parlementaires. Rétablir un cumul limité des mandats serait une sorte de compensation. RFI