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Le récit glaçant de l’assassinat d’Angélique
« Il a eu envie d’elle. » Le procureur de la République de Lille a livré, lundi 30 avril, un récit glaçant du meurtre de la petite Angélique. Thierry Pocquet du Haut-Jussé a d’abord évoqué le passé judiciaire du suspect, un homme de 45 ans voisin de l’adolescente de 13 ans.
Le procureur de Lille a en effet livré un récit terrible. Lors d’une conférence de presse, Thierry Pocquet du Haut-Jussé a précisé les circonstances de la mort d’Angélique, dont le corps a été retrouvé dimanche 29 avril à Quesnoy-sur-Deûle. Il a notamment expliqué que le décès était lié à une « asphyxie traumatique ». Lors de la découverte du corps dimanche vers 1 h 45, a relaté le procureur Thierry Pocquet du Haut-Jussé, « le corps de la jeune fille est entièrement dévêtu, le médecin légiste constate un coup sur la tête et des traces de sang […]. L’autopsie qui vient d’être achevée a confirmé des traces compatibles avec les abus sexuels reconnus et le décès lié à une asphyxie traumatique. »
Ce père de deux enfants, chauffeur de bus chez Transpole, la société de transports publics lillois, avait été placé en garde à vue samedi 28 avril au soir. Selon le procureur, il exprime beaucoup de regrets. Dans des lettres écrites après son crime et adressées à sa famille, « il parle de troubles, de pulsions, de choses de sa vie qui sont en désordre ».
Lors de son interrogatoire, le suspect a détaillé la journée de mercredi, qui était son jour de repos. Sa famille étant en vacances dans le sud de la France, David R. était seul chez lui. Le procureur a expliqué qu’il serait allé dans un sex-shop lillois afin d’y acheter « des pilules contre les troubles de l’érection » et de la bière. Il en aurait bu trois cannettes puis se serait endormi devant la télévision.
David R. a expliqué aux enquêteurs être passé devant le jardin où jouait la jeune fille, une ancienne voisine qu’il connaît. « Il dit qu’il a eu envie d’elle et de la ramener chez lui : il dit C’était plus fort que moi, j’étais comme dans un état second », a relaté le procureur. Prétextant avoir des objets à lui remettre pour ses parents, il l’amène chez lui. « Il la fait parler et très rapidement en vient à poser des questions de plus en plus intimes, elle cherche à partir, et comme il l’en empêche, elle se met à crier », a poursuivi le magistrat. Tout s’enchaîne ensuite en moins d’un quart d’heure : il la maintient de force, la déshabille, l’emmène dans les toilettes et s’y enferme à clé avec elle. « Comme elle tente de se débattre, il lui donne une gifle, puis va lui imposer une fellation et des pénétrations digitales », a continué Thierry Pocquet du Haut-Jussé. « Ensuite, il prend le pantalon de la jeune fille, qu’il passe autour de son cou et l’étrangle. Il indique que lorsqu’elle a commencé à se débattre, il a compris qu’il fallait qu’il la tue », a-t-il ajouté.
Ouverture d’une information judiciaire
Une information judiciaire va être ouverte pour séquestration, viol et meurtre sur mineure de moins de 15 ans, a annoncé le procureur de Lille. Le principal suspect, David R., 45 ans, « va être présenté dans quelques instants » devant un juge d’instruction, a rapporté Thierry Pocquet du Haut-Jussé. « Une information va être ouverte par le parquet, […] provisoirement les qualifications sont séquestration sur mineur de moins de 15 ans en vue de préparer la commission d’un crime, viol et meurtre commis sur mineur de moins de 15 ans, et nous avons demandé la co-saisine de deux juges d’instruction », a-t-il dit.
Condamné en 1996 pour « viol avec arme », « attentats à la pudeur aggravés » et « vol avec violence », l’homme était inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS). Il n’était pas soumis à une obligation de soins, a précisé le magistrat. Depuis, le suspect « respecte globalement les obligations que cette inscription entraîne, c’est-à-dire une présentation tous les ans aux services de police et le signalement de ses changements d’adresse », a ajouté Thierry Pocquet du Haut-Jussé. « Le fichier a été extrêmement utile pour nous parce qu’il a la particularité d’avoir l’historique des domiciles et donc en recherchant sur Wambrechies on a trouvé cette personne et nous nous sommes rendus compte qu’elle habitait (autrefois) dans le même immeuble que la petite Angélique », a pour sa part affirmé le directeur régional de la PJ Romuald Muller.
Avec AFP