Politique
19 juin 1965, Boumediene et sa clique dégagent Ben Bella
Le 19 juin 1965, le président Ahmed Ben Bella était renversé par des membres de son propre gouvernement. À la manœuvre, celui qu’il prévoyait d’éliminer en dernier : le ministre de la Défense, Houari Boumédiène.
Le coup d’Etat était dans l’air depuis plusieurs mois. Ben Bella a d’abord provoqué la démission d’Ahmed Medeghri, ministre de l’Intérieur, avant de pousser Kaïd Ahmed à renoncer au ministère du Tourisme. En décembre 1964, à la faveur d’un remaniement ministériel, Ben Bella réduit les pouvoirs de Cherif Belkacem, un des membres du «clan d’Oujda», ministre de l’Orientation qui a sous son autorité l’Information, l’Education nationale et la Jeunesse. Le président cumule dès lors les pouvoirs. Déjà chef de gouvernement et secrétaire général du FLN, il s’attribue aussi les portefeuilles de l’Intérieur, des Finances et de l’Information. Au printemps 1965, Ben Bella ouvre des négociations avec l’aile militaire du FFS. C’est Yaha Abdelhafidh qui négocie à Paris avec les représentants de Ben Bella la fin de cette guérilla qui durait depuis février 1964. Le 16 juin, les termes des accords entre le FFS et Ben Bella sont publiés dans El Moudjahid.
Le 28 mai 1965, alors que le colonel Boumediène représente l’Algérie à la conférence des chefs de gouvernement arabes au Caire, Ben Bella annonce qu’il retire à Abdelaziz Bouteflika des Affaires étrangères.
Bouteflika alerte aussitôt Boumediène. A son arrivée à Alger, le colonel Boumediène réunit chez lui ses compagnons, auxquels se sont joints des officiers de l’armée des frontières — Tahar Zbiri, Saïd Abid, Ahmed Draïa, Salah Soufi et Abdelaziz Zerdani. L’«assemblée» se prononce alors pour le renversement de Ben Bella. A l’issue de plusieurs réunions, le sort de Ben Bella est scellé.